L'ex-président français Nicolas Sarkozy lance mercredi la parution de son livre racontant ses trois semaines de détention après sa condamnation dans le procès libyen, avec une dédicace de ce «Journal d'un prisonnier» dans une grande librairie à Paris.
Nicolas Sarkozy, condamné à cinq ans de prison en septembre dans l'affaire du financement libyen de sa campagne électorale de 2007, avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire le 10 novembre après 20 jours de détention à la prison parisienne de la Santé.
«Si heureux de reprendre le chemin des routes de France pour aller à la rencontre de mes lecteurs», a écrit Nicolas Sarkozy, 70 ans, la semaine dernière sur son compte X, ajoutant: «Cela me réjouit tant!»
«Porter la croix de cette injustice»
Dans son ouvrage, il dit s'être agenouillé pour prier au premier jour de son incarcération, le 21 octobre, après sa condamnation quelques semaines plus tôt à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs. «Je priais pour avoir la force de porter la croix de cette injustice», poursuit l'ex-président (2007 à 2012), qui n'a cessé de clamer son innocence.
Il consacre également quelques pages sur l'audition des proches de victimes de l'attentat du DC-10, parties civiles au procès libyen, qu'il qualifie de «moments les plus émouvants». Et de se dire: «affecté par la violence de certains propos à mon endroit».
Le 19 septembre 1989, 170 personnes de 18 nationalités avaient été tuées dans l'attaque préparée par les services secrets libyens contre l'avion d'UTA au-dessus du Niger. Des familles de victimes se sont dites mardi «affligées» par ce passage qui leur est consacré.
«Sarkozy inverse les rôles»
«Une fois encore, Nicolas Sarkozy inverse les rôles, faisant croire qu'il serait la véritable victime, celle de la douleur des familles du DC-10. C'est un choix assumé: déformer les faits et escamoter la vérité», a fustigé dans un communiqué le collectif «Les Filles du DC-10», un groupe de filles, mères et soeurs de morts du DC-10.
L'ancien président, protégé en prison par deux officiers de sécurité, est resté enfermé dans sa cellule 23 heures sur 24, sauf à l'occasion des visites. Le tribunal correctionnel de Paris l'a reconnu coupable d'avoir sciemment laissé ses collaborateurs démarcher la Libye du dictateur Mouammar Kadhafi pour solliciter un financement occulte de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007.
Cette détention est inédite pour un ex-président dans l'histoire de la République française. La justice l'a libéré mais lui a imposé une interdiction de quitter la France, d'entrer en contact avec les autres prévenus et un certain nombre de personnes, dont l'actuel ministre de la Justice Gérald Darmanin, qui lui avait rendu visite en prison le 29 octobre.