Le bilan des inondations dévastatrices au Texas, qui ont fait au moins 109 morts, pourrait considérablement augmenter après l'annonce qu'au moins 161 personnes manquent toujours à l'appel mardi. Les recherches se poursuivent.
«Rien que dans le comté de Kerr, 161 personnes sont considérées comme disparues», a déclaré le gouverneur de cet Etat du sud des Etats-Unis, Greg Abbott. Il a précisé que ce nombre était basé sur le nombre de personnes signalées comme disparues par des amis, des proches et des voisins.
Lourd bilan redouté
«Cette liste pourrait très probablement s'allonger», a ajouté le gouverneur, alors que les équipes de secours poursuivent leurs recherches pour retrouver des survivants. Au total, 109 décès liés aux inondations ont été recensés dans le centre de l'Etat, a précisé le gouverneur.
Le comté de Kerr est le plus durement touché, avec 87 morts, dont 30 enfants. Parmi ces victimes figurent 27 enfants et moniteurs du camp de vacances chrétien pour filles de Camp Mystic, sur les rives du fleuve Guadalupe, qui accueillait quelque 750 personnes.
«Les gens commencent à être fatigués»
Cinq campeurs et un moniteur du camp étaient toujours portés disparus mardi soir, selon le gouverneur, qui a précisé qu'un autre enfant, qui n'était pas dans ce centre de vacances, restait introuvable. Des hélicoptères, des drones et des équipes cynophiles, ont été mobilisés à nouveau mardi, malgré des conditions éprouvantes.
«Pénétrer profondément dans les amas [de débris] est très dangereux», a expliqué le lieutenant-colonel Ben Baker, du corps des gardes-chasse du Texas. Il a aussi souligné l'impact de la catastrophe sur le mental des sauveteurs: «C'est tragique d'être témoin de la perte d'une vie humaine. Mais voir que c'est un enfant qui a perdu la vie est extrêmement difficile», a-t-il confié.
«Je sais que les gens commencent à être fatigués, mais ils reçoivent des renforts et des volontaires se présentent» sur place, a assuré la ministre américaine de la sécurité intérieure, Kristi Noem, lors du conseil des ministres à Washington. Le président américain Donald Trump a confirmé à cette occasion qu'il se rendrait sur les lieux vendredi, accompagné de son épouse Melania.
L'espoir s'amenuise
Les espoirs de retrouver des survivants sont désormais infimes, cinq jours après la crue subite qui a frappé cette zone touristique, en plein week-end prolongé. «Autant que je sache, le dernier sauvetage [...] a été effectué vendredi», le jour même de l'inondation, a déclaré Jonathan Lamb, de la police de Kerrville.
Quelque 850 personnes ont été sauvées des eaux, selon les autorités. Dans la localité de Hunt, épicentre de la catastrophe, des équipes de recherche ont fouillé toute la journée la boue et les décombres, tandis que des hélicoptères survolaient la zone.
Lundi, la Maison Blanche a fustigé les critiques selon lesquelles les coupes budgétaires dans les services météorologiques nationaux ont porté atteinte à la fiabilité des prévisions et des alertes. Les services météorologiques américains (NWS) avaient émis des «prévisions et alertes à la fois précises et en temps voulu», a affirmé sa porte-parole, Karoline Leavitt. Une alerte a été lancée peu après 1h du matin, mais nombre d'habitants dormaient ou avaient coupé leur téléphone.
Au cœur du changement climatique
Les crues subites ont été provoquées par des pluies diluviennes très tôt vendredi, qui ont fait monter les eaux du Guadalupe de huit mètres en seulement 45 minutes. Il est soudain tombé près de 300 millimètres/heure de pluie, soit un tiers des précipitations annuelles moyennes.
Les crues soudaines, provoquées par des pluies torrentielles que le sol asséché ne peut pas absorber, ne sont pas rares. Mais selon la communauté scientifique, le changement climatique provoqué par l'activité humaine a rendu plus fréquents et plus intenses les événements météorologiques comme les crues, les sécheresses et les canicules.
«C'est une zone du Texas qui subit les deux extrêmes du spectre du changement climatique [...] Les sécheresses deviennent plus extrêmes» et «lorsque la pluie arrive, elle provoque ces précipitations plus lourdes, avec une probabilité accrue d'inondations subites», a expliqué à l'AFP Shel Winkley, météorologue et spécialiste du climat.