Corps coupé en deux
Pour les gendarmes français, le Vaudois tué a été «massacré»

Les gendarmes de la région de Vesoul qui sont arrivés sur les lieux samedi 1er novembre ont aussitôt compris qu'ils avaient à faire à bien plus qu'un homicide. Vengeance, massacre, volonté d'éliminer le corps... Sauf que samedi, un pécheur est passé par là.
Publié: 14:33 heures
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Dernière mise à jour: il y a 28 minutes
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Les journaux locaux français relatent en détail la récupération du corps.
Photo: DR
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Richard WerlyJournaliste Blick

Les gendarmes de la région de Vesoul (Haute-Saône) ne se souviennent pas d’un crime récent aussi horrible. Même chose à la rédaction de «La Presse de Vesoul». 26 kilomètres séparent la préfecture départementale du lieu, sur les bords de la Saône, où a été retrouvé samedi 1er novembre vers 15 heures, par un pêcheur, les premiers morceaux du Vaudois assassiné, pile à la confluence entre «La Bonde», un ruisseau, et la rivière Saône.

L'identité de la victime est désormais établie. Jean-Pierre*, 75 ans, a bien été la victime de ce que les témoins qualifient de «massacre». Une tuerie que son ex-locataire, Eva, âgée de 39 ans, est soupçonnée d’avoir commis. Interpellée alors qu'elle rentrait de France par les garde frontières suisses, elle est incarcérée sur le sol helvétique après l’autopsie de la dépouille réalisée lundi 3 novembre. La veille, les informations avaient commencé à filtrer.

Endormi ou assommé?

Le scénario le plus probable, selon deux sources locales à Fédry contactées par Blick, est que le retraité vaudois s'est défendu. A-t-il été endormi ou assommé par celle qui pourrait l'avoir ensuite tué? Somnifère dans une boisson? Coup porté sur le crâne? Les deux? Ces thèses ont été avancées sur place, devant les journalistes locaux, par les enquêteurs de la brigade scientifique de la gendarmerie venus récupérer les morceaux de corps, et fouiller soigneusement les alentours pour relever toutes les traces d’ADN. «Lorsque je suis arrivé lundi, tout était déblayé témoigne Samuel Goldschmidt, correspondant de la radio française RTL. Les herbes étaient encore couchées là où le corps a été retrouvé. De la poudre blanche était visible».

La dépouille de la victime était sectionnée en deux parties au niveau de la taille et recouvert d’une substance blanche, qui pourrait être de la chaux. Selon l’article publié par «La presse de Vesoul», un hebdomadaire franc comtois bien informé, il comportait «une brûlure au niveau du dos, plusieurs plaies sur le crâne, sur une main, au niveau des cervicales et au niveau du tronc». Le décès serait survenu vendredi 31 octobre. L’autopsie a, depuis, confirmé les lésions traumatiques, résultats d’une probable bagarre avant que le septuagénaire succombe sous les coups. «Le plus incompréhensible est le lieu choisi pour le dépôt du cadavre poursuit notre confrère de RTL. La dépouille n'a même pas été poussée dans l'eau. Ce lieu est très passant, avec une piste cyclable connue. Certes, il n'y avait sans doute personne samedi car il pleuvait, mais d'ordinaire, pas mal de promeneurs circulent».

Le mot «massacre» revient

Le mot «massacre» revient aussi. La plaie qui a causé la mort serait une lésion cardiaque provoquée par un coup porté à l’arme blanche. L’interpellation de la suspecte, une femme trentenaire familière de la victime, a eu lieu à proximité de la frontière suisse. «Ce qui frappe, c’est l’acharnement. Celui ou celle qui a tué a voulu dépecer ce corps inerte. On parle tous ici d’un massacre, pas d’un crime quelconque» explique à Blick un ancien employé municipal.

Y a-t-il eu volonté de décapitation, comme l’évoque «L’Est Républicain», le quotidien régional? Non, affirme le maire Jean Roblet, contacté par Blick. C'est lui qui a, le premier, été alerté samedi par un pécheur venu poser ses lignes dans «La Bonde». Le procureur de Haute-Saône Arnaud Grécourt s’est montré lui aussi prudent: «Le décès est la conséquence d’un processus hémorragique consécutif à une plaie cardiaque, dans les suites de l’usage d’une arme blanche en région thoracique gauche.» Ses services n’ont, pour l’heure, pas confirmé les «28 blessures sur le corps» et la «pointe métallique extraite de la colonne vertébrale» évoquées par le quotidien «Le Parisien». Un couteau a en revanche été retrouvé.

Meurtre à domicile

Le meurtre pourrait avoir eu lieu au domicile de la victime où logeait la suspecte, avant que celle-ci ne transporte le corps supplicié pour le découper en France. La question de la préméditation se pose.

Le parquet de Vesoul a ouvert une enquête du chef d'«assassinat. Incarcérée, la trentenaire pourrait être très vite confrontée à la collecte d’ADN, présente dans sa voiture et sur les vêtements de la victime. «La vue de ce corps coupé en deux au niveau du bassin va rester longtemps dans les mémoires locales» prédit le journaliste de RTL.

* Prénom d'emprunt

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