Après moult résistances
BFM et RMC signent une nouvelle charte de déontologie

Les rédactions de BFMTV, RMC et BFM Business ont signé une nouvelle charte de déontologie avec leur direction pour renforcer leur indépendance. Cette charte, négociée pendant plus d'un an, est vue comme un progrès malgré certaines réserves des journalistes.
Publié: 14:43 heures
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Le PDG franco-libanais Rodolphe Saade à Marseille, le 8 mai 2024.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Les rédactions de BFMTV, RMC et BFM Business ont signé avec leur direction une nouvelle charte de déontologie pour renforcer leur indépendance, ont annoncé les deux parties jeudi, après plusieurs sujets de friction ces derniers mois.

Négociée pendant «plus d'un an», cette charte représente «un progrès» pour «l'indépendance des rédactions vis-à-vis de l'actionnaire (l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, ndlr) et des régies publicitaires», ont estimé les SDJ (Sociétés des journalistes) de BFMTV, RMC et BFM Business dans un communiqué.

Pour autant, leur signature n'équivaut pas à un blanc-seing. «La décision de signer cette charte n'a pas été facile à prendre. Au sein de nos rédactions, certains collègues estiment qu'il ne s'agit que d'un bout de papier, qui ne sera jamais respecté. Aux directions de leur donner tort», assurent les SDJ. Dans un communiqué distinct, la direction du groupe RMC BFM a vu dans cette charte «une étape importante dans la consolidation» de son «cadre déontologique». Selon elle, la charte insiste sur l'«indépendance des journalistes», la «fiabilité» de l'information et l'«impartialité» de la rédaction.

Question de ligne éditoriale

Ces derniers mois, les rédactions de CMA Media (filiale médias de CMA CGM, qui contrôle aussi le journal La Tribune) ont à plusieurs reprises manifesté leur inquiétude au sujet de leur indépendance. En janvier, elles avaient protesté contre la décision de leur direction de supprimer d'Instagram un sujet de BFM Business sur les difficultés du joaillier Tiffany, après selon elles des appels de LVMH, son propriétaire.

En septembre, les SDJ de BFMTV, RMC et La Tribune avaient dénoncé la diffusion sur BFMTV d'une prise de position de Rodolphe Saadé. Il s'agissait d'extraits d'une tribune publiée dans le journal La Provence, autre propriété de CMA CGM, après un mouvement social national. Auditionné à l'Assemblée nationale, Rodolphe Saadé avait déclaré «ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale» des médias qu'il possède. Bien qu'ayant signé la nouvelle charte, les SDJ de BFMTV, RMC et BFM Business ont soulevé dans leur communiqué un «point regrettable».

Les négociations n'ont selon elles «pas permis d'aboutir à un consensus sur la demande des SDJ d'instaurer, comme dans la presse écrite, un droit de veto, mécanisme jugé nécessaire pour éviter la nomination d'un ou d'une directrice de la rédaction porteur d'un agenda politique». «Même un droit d'agrément, dispositif moins contraignant, a été refusé par les directions», déplorent les SDJ.

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