Le député RN Jean-Philippe Tanguy, chef de file de son groupe sur le budget, a mis en garde dimanche sur LCI contre l'adoption du budget par ordonnances, soupçonnant le Premier ministre Sébastien Lecornu de «jouer la montre» à cette fin.
«Je connais quand même beaucoup la Macronie maintenant, je connais bien son personnel politique. Je redoute que tous ces gens veuillent jouer la montre (...) prévoir un débat parlementaire qui va s'enliser» sur le budget, pour in fine utiliser l'article 47 de la Constitution et «court-circuiter le Parlement», a déclaré le politicien du parti d'extrême droite.
«On est restés sur notre faim»
L'article 47 permet de faire passer le budget par ordonnances si le délai de 70 jours fixé par la loi fondamentale pour adopter le projet de loi de finances avant le 31 décembre n'est pas respecté. Le gouvernement devrait présenter son budget en conseil des ministres autour de la mi-octobre, et l'examen commencer en séance à l'Assemblée le 20.
Jean-Philippe Tanguy a redit la déception de son camp face à l'interview accordée vendredi par Sébastien Lecornu au «Parisien», où il a dévoilé de premières orientations. «Il faut quand même bien dire qu'on est resté sur notre faim avec l'entretien qu'il a donné cette semaine. Après trois semaines de silence, on pouvait s'attendre à des annonces concrètes, à une vision, et on a l'impression que Sébastien Lecornu essaie désespérément de gagner du temps (...) Il n'y a rien dedans», a-t-il fustigé, jugeant que le locataire de Matignon «n'est pas du tout rentré dans l'atmosphère».
Le RN pas convié à Matignon
Le député d'extrême droite a confirmé que son groupe pourrait voter la motion de censure de la gauche après la déclaration de politique de Sébastien Lecornu, à moins d'une «rupture» dans la politique de l'exécutif.
Matignon a dit convier les groupes politiques de l'Assemblée nationale et du Sénat vendredi prochain, les représentants du socle commun seront reçus dès lundi. «Nous n'avons pas, au moment où nous nous parlons ce dimanche été invités par Sébastien Lecornu, nous sommes le premier groupe de l'Assemblée nationale», a déploré le vice-président du RN Sébastien Chenu sur France 3.