Négligence ou déni
Dans l'affaire Le Scouarnec, la justice traque ceux qui savaient

Une nouvelle étape dans l'affaire Le Scouarnec: le parquet de Lorient lance une information judiciaire. Cette procédure vise à examiner les responsabilités potentielles dans la non-prévention des crimes commis par l'ex-chirurgien condamné.
Publié: 13:37 heures
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Une nouvelle étape dans l'affaire Le Scouarnec: le parquet de Lorient lance une information judiciaire.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Le parquet de Lorient a annoncé vendredi avoir ouvert une information judiciaire contre X pour abstentions volontaires d'empêcher des crimes et délits à la suite du procès de Joël Le Scouarnec, un ex-chirurgien reconnu coupable fin mai de violences sexuelles sur près de 300 patients.

«Je vous confirme avoir requis en juin 2025 (...) l'ouverture d'une information judiciaire contre X des chefs d'abstentions volontaires d'empêcher des crimes et délits contre l'intégrité physique des personnes», a indiqué Stéphane Kellenberger, procureur de Lorient, confirmant une information du quotidien Ouest-France.

«A la suite de l'enquête préliminaire initiée par mes soins en 2020 sur ces mêmes qualifications, cette saisine va permettre au magistrat instructeur de diligenter, dans ce cadre, tous actes utiles complémentaires, notamment aussi à la lumière des éléments issus du procès» qui s'est tenu devant la cour criminelle du Morbihan de fin février à fin mai, a ajouté le magistrat.

Condamné à 20 ans de prison

Lors du procès, le Conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM), qui s'était constitué partie civile, avait notamment dit «regretter» les «dysfonctionnements» ayant permis au chirurgien de poursuivre sa carrière pendant plus d'une décennie après une première condamnation pour pédocriminalité en 2005.

L'ex-chirurgien Joël Le Scouarnec a été condamné le 28 mai à 20 ans de réclusion par la cour criminelle du Morbihan à l'issue de presque trois mois d'un procès particulièrement éprouvant à Vannes.

Selon Stéphane Kellenberger, cité par Ouest-France, il faut distinguer «ce qui pourrait relever de la responsabilité civile ou administrative et de la responsabilité pénale. Il y a ceux qui savaient mais qui, peut-être pas sciemment, ont fait preuve de négligence».

Pendant le procès, une nouvelle «enquête préliminaire concernant des victimes éventuellement non identifiées ou nouvellement déclarées» du pédocriminel avait été ouverte.

Jeudi, le collectif de victimes de l'ex-chirurgien a annoncé la création d'un numéro vert pour apporter une aide aux victimes mais aussi aux co-victimes (parents, enfants) et aux «professionnels de cette affaire», comme les avocats, magistrats, policiers ou journalistes.

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