Femme numéro 1 du Kremlin
Malgré l'interdiction, cette proche de Poutine est reçue en grande pompe à Genève

L'accueil chaleureux reçu par Valentina Matvienko au 15e Sommet des Présidentes de Parlement, lundi à Genève, a de quoi interroger. Cette proche de Poutine, considérée comme la femme la plus puissante de Russie, est directement visée par des sanctions internationales.
Publié: 06:09 heures
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Dernière mise à jour: 07:40 heures
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Valentina Matvienko, fervente partisanne de la guerre en Ukraine, a été reçue lundi à Genève
Photo: IMAGO/SNA
Angela Rosser, ATS

La présidente de la Chambre haute du Parlement russe Valentina Matvienko a participé lundi 28 juillet au 15e Sommet des Présidentes de Parlement à Genève. Or, cette proche du président Vladimir Poutine, considérée par beaucoup d'observateurs comme la femme la plus puissante de Russie, figure sur la liste des personnes visées par les sanctions occidentales.

La télévision russe a diffusé des images montrant Valentina Matvienko descendant de son avion et recevant un bouquet de fleurs dans la foulée. La responsable s'est ensuite rendu au Sommet des présidentes de Parlement, organisé par l'Union interparlementaire (UIP) et ouvert par Maja Riniker, la présidente du Conseil national.

Soutien actif de la guerre

Lors du sommet, Valentina Matvienko s'est présentée comme une ambassadrice de la compréhension mutuelle, et a notamment appelé à une «paix» garantissant «la sécurité de toutes les nations». Elle a ainsi déclaré que les leçons tirées des deux Guerres mondiales devaient permettre d'éviter un troisième conflit généralisé. 

Valentina Matvienko est sous le coup de sanctions en Suisse, aux Etats-Unis et dans l'Union européenne en raison de son soutien actif à l'invasion russe de l'Ukraine. Vladimir Poutine, dont elle est très proche, est lui sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre depuis mars 2023. Outre Valentina Matvienko, les députés du Parlement russe Léonid Sloutski et Piotr Tolstoï, eux aussi sous le coup de sanctions, étaient également présents lors de la manifestation à Genève.

Permis d'exemption d'entrée

Comment ces trois personnalités, qui sont techniquement interdites d'entrée sur le territoire suisse, ont-elles pu se rendre à Genève? La réponse réside dans un mécanisme bien précis: celui de la dérogation. En effet, le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) et le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) ont le pouvoir d'octroyer un permis d'entrée exceptionnel. C'est visiblement ce qui s'est passé avec les trois dignitaires russes.

Interrogé par le «Tages Anzeiger» sur ce cas précis, le DFAE a justifié l'octroi de ces dérogations par l'accord conclu en 1999 par le Conseil fédéral et par l'UIP, afin de faire officiellement de la Suisse le pays d'accueil de cette organisation, qui réunit des délégations parlementaires du monde entier. Or, dans le cadre de cet accord, Berne s'est précisément engagée à «faciliter l'entrée des délégués officiels et, si nécessaire, à lever temporairement les sanctions pour la durée de la conférence», conclut le DFAE.

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