Les dix jurés de l'Académie Goncourt, réunis à la mi-journée à Drouant selon la tradition, ont décerné le prix à Laurent Mauvignier pour «La Maison vide» (Minuit).
Le roman est ancré dans un lieu immobile, la bâtisse d'un village de Touraine où ont vécu les ascendants de Laurent Mauvignier. Il raconte les joies – rares – et les peines d'une famille corsetée par les traditions et frappée de plein fouet par les deux guerres mondiales du XXe siècle. «Je crois que mon histoire familiale ressemble à celle de millions de Français, avec ses zones d'ombre et ses parts plus glorieuses», a expliqué Laurent Mauvignier.
L'auteur de 58 ans a été récompensé au premier tour. Il a devancé la Belge Caroline Lamarche pour «Le bel obscur» (Seuil) ainsi que les deux autres romanciers en lice dans la sélection finale, Emmanuel Carrère avec «Kolkhoze» (P.O.L) et Nathacha Appanah avec «La nuit au coeur» (Gallimard).
Le Renaudot pour une Française
Laurent Mauvignier, qui a obtenu six voix contre quatre pour Caroline Lamarche, est arrivé pour déjeuner avec les 10 jurés de l'Académie Goncourt à Drouant, célèbre restaurant proche de l'Opéra à Paris, où a été proclamé le prix. Les dix jurés portaient un badge de soutien à l'écrivain algérien Boualem Sansal, actuellement emprisonné dans son pays.
Décerné en même temps que le Goncourt, le prix Renaudot a été attribué à Adélaïde de Clermont-Tonnerre («Je voulais vivre»). Le prix Renaudot essai a récompensé Alfred de Montesquiou pour «Le crépuscule des hommes» (Robert Laffont).