«Il y a quelques années, marquer à Anfield Road, j’en aurais rêvé. Mais je ne l’aurais pas cru.» Le rêve d’Iman Beney est devenu réalité le 12 octobre dernier, lors de la victoire de Manchester City sur la pelouse de Liverpool lors de la 6e journée du championnat anglais (1-2). «Pour n’importe qui s’intéressant au football, Anfield est un stade mythique, poursuit la Valaisanne de 19 ans. C’est vraiment le foot anglais. Avec les fans qui sont près du terrain, tu sens qu’à chaque action, le public commence à s’ambiancer.» Son but a permis aux Mancuniennes d'égaliser, avant de remporter la victoire.
Il s’agissait de la deuxième réussite d’Iman Beney avec City. La semaine précédente, elle avait donné la victoire à ses couleurs contre Arsenal, vainqueur de la Champions League le printemps dernier. Deux buts très importants qui lui ont valu une nomination parmi les dix footballeuses en lice pour recevoir le Golden Girl Award, récompensant la meilleure jeune joueuse d’Europe. «On verra bien ce qui passe mais faire partie de cette liste est déjà un grand honneur.» Et une preuve qu’avoir choisi un des meilleurs clubs anglais pour franchir un palier était un pari gagnant.
Un gros travail physique
En traversant la Manche, l’ancienne joueuse de Young Boys est entrée dans une nouvelle dimension. «Au début, ce n’était pas facile. Tout est tellement plus professionnel qu’en Suisse.» Iman Beney fait mention des infrastructures, mais également du staff. «Il y a plus de personnes qui sont là pour nous. Cela change beaucoup, notamment au niveau des soins.» Sans oublier de mentionner la qualité et l’intensité des entraînements. Un accent particulier est mis sur les duels. «On travaille tous les jours en salle de force. On a un entraînement spécifique et je pense avoir fait des progrès dans ce domaine.» Le championnat anglais est très physique et la Nati va pouvoir en profiter.
Il n’y a pas que sur le terrain que l’ancienne ailière de Young Boys, qui a passé quatre ans dans la capitale, a progressé. «Maintenant, je pense que je parle mieux anglais qu’allemand», explique-t-elle dans la langue de Shakespeare. Avant de poursuivre auf Deutsch. «Aucune autre de mes coéquipières ne parle français, donc je n’ai pas le choix.» Pourtant, au début, tout n’était pas si évident, surtout quand les joueuses s'exprimaient entre elles avec un accent de Liverpool. «Je croyais qu’elles parlaient en japonais», rigole la jeune internationale helvétique.
«Aider l'équipe»
C’est donc auréolée d’un nouveau statut qu’Iman Beney a débarqué lundi à Weggis, dans le canton de Lucerne, où l’équipe de Suisse prépare ses deux prochains matches amicaux, vendredi contre le Canada à Lucerne et mardi en Ecosse. «Cela ne change rien pour moi. Je suis très heureuse d’avoir accompli ces performances en club et de revenir avec la Nati avec l’envie de continuer sur cette lancée et aider l'équipe. Je ne vais pas me mettre de pression et jouer comme j’ai joué jusqu’à présent.» Une énergie bienvenue pour continuer à faire vibrer le pays après cet Euro enchanteur.