Les Suissesses restent sur leur nuage. 98 jours après l'élimination en quarts de finale contre l’Espagne et un Euro qui a ravi les foules, la troupe de Pia Sundhage retrouvait le chemin des terrains. Et l’approche de l’hiver n’a pas refroidi les ardeurs helvétiques. Vendredi à Lucerne, elle s’est imposée 1-0 contre le Canada, une équipe qu’elle n’avait jamais vaincu en cinq confrontations. Devant 10’025 spectateurs, la Nati, grâce à un excellent début de match, a pris le meilleur sur la 9e équipe au classement FIFA. Une superbe performance avec un brin de chance.
La sélectionneuse nationale, dont l'avenir est incertain, voulait poursuivre sur la lancée de l’Euro. Au coup d’envoi, elle n'effectuait que deux changements par rapport à l’équipe qui avait commencé le match lors de la qualification historique contre la Finlande. Il manquait Svenja Fölmli, blessée et pas convoquée pour ce rassemblement, ainsi que la Genevoise Smilla Vallotto, qui vit un début d’automne compliqué à Wolfsburg et était sur le banc. Alayah Pilgrim et Riola Xhemaili en profitaient pour débuter. Elles ont donné raison à la sélectionneuse.
Sur le terrain, c'est avec le même état d'esprit que les Suissesses sont entrées sur le terrain: le couteau entre les dents. Même si la première occasion est à mettre à l'actif des visiteuses - une volée de Janine Sonis passant de peu par-dessus (2e) -, la Nati a dominé les premières minutes. La tête de Xhemaili est passée de peu à côté (4e) tandis que la frappe croisée de Pilgrim, bien lancée par Iman Beney, manquait de puissance pour tromper Kailen Sheridan (7e). Ce n'était que partie remise.
Livia Peng décisive
Les efforts suisses ont été rapidement récompensés. Xhemaili a décalé Sydney Schertenleib qui a centré en première intention. Riola Xhemaili a manqué sa reprise mais le ballon est revenu sur Alayah Pilgrim, dont la reprise n'a laissé aucune chance à la portière adverse (12e). Poursuivant sur sa lancée, la Nati a failli doubler la mise, mais la reprise de la milieu de terrain du PSV Eindhoven sur un centre en retrait intelligent de Nadine Riesen a été sauvée par Shelina Zadorsky juste devant sa ligne (14e).
Largement dominées durant ce premier quart d'heure, les championnes olympiques de Tokyo ont haussé leur niveau de jeu. Mais Livia Peng s'est montrée impériale devant Sonis (18e). Principale menace canadienne, l'ailière de Portland a vu sa reprise passer de peu à côté (22e). Le rythme a ensuite baissé, avec des interruptions dues à des blessures - 7 minutes d'arrêt de jeu en première période. Si Julia Stierli a pu serrer les dents, Olivia Smith a dû sortir sur une civière. Sonis, meilleure joueuse canadienne, a encore eu une chance d'égaliser juste avant la pause mais la portière de Chelsea a sorti le grand jeu (43e). Avant de voir la tentative d'Adriana Leon passer d'un rien à côté (45'+7).
Place à l'Ecosse
Pia Sundhage a profité de la mi-temps pour solidifier son milieu de terrain avec l'entrée de la Genevoise Smilla Vallotto, tandis que Leela Egli, pour sa première sélection, remplaçait Pilgrim à la pointe de l'attaque. Mais les visiteuses ont continué à prendre l'ascendant. Janine Sonis a profité des largesses de la défense helvétique pour armer une frappe dangereuse, de peu par-dessus (53e). Puis Géraldine Reuteler a failli inscrire un but contre son camp en repoussant mal un corner (56e). La Suisse était au bord de la rupture.
Pourtant, et c'est peut-être le signe que cette équipe est en confiance, la Nati n'a pas rompu. Elle a su se réorganiser pour empêcher les Canadiennes d'approcher de sa surface. Les visiteuses n'ont plus été dangereuses, si ce n'est sur une mauvaise relance. Janine Sonis, très malheureuse ce soir, n'a trouvé que le poteau de Livia Peng (86e). Il était dit que le Canada ne marquerait pas ce soir, Livia Peng sauvant encore ses couleurs à la dernière minute.
Grâce à ce succès historique, les Suissesses pourront préparer sereinement le déplacement en Ecosse, où elles jouent mardi à Dunfermline (20h30). Il pourrait s’agir de la dernière partie de Pia Sundhage à la tête de la Nati. Son contrat arrive à échéance à la fin de l’année et n’a toujours pas été prolongé. Mais, au vu du visage présenté ce soir, il serait vraiment dommage que l’ASF décide de miser sur quelqu’un d’autre que la Suédoise pour tenter de se qualifier pour la Coupe du monde 2027 au Brésil.