Swatch Group prépare la relève. «Il existe bien sûr un plan clair pour l’évolution future du conseil d’administration», indiquent les principaux actionnaires, le directeur général Nick Hayek, 71 ans, et la présidente Nayla Hayek, sa soeur aînée, dans une interview parue samedi dans la «Schweiz am Wochenende».
Il n’est toutefois pas encore décidé si Marc, le fils de Nayla Hayek, élu au conseil il y a deux ans, deviendra un jour directeur général. «Nous ne lui imposons rien», affirme Nick Hayek dans l'article du journal alémanique traduit par Le Journal du Jura.
Interrogé sur un éventuel départ, il ne donne aucun détail. «Ce moment viendra, je ne rajeunis pas», déclare simplement le dirigeant du groupe horloger biennois qui a succédé à son père Nicolas, décédé en 2010.
Neuchâtel en exemple
Au-delà, «nous devons veiller à ne pas perdre de vue l'importance de fabriquer des produits industriels en Suisse», note Nick Hayek, à propos du pays comme site d'implantation.
«Non seulement dans le secteur du luxe, mais aussi pour les milliards de personnes de la classe moyenne dans le monde entier», précise-t-il. «Sinon, cela posera un problème pour l'identité même de la Suisse. Le label swiss made apposé sur les produits fait partie de l'identité du pays.»
«Récemment, quelqu'un m'a demandé si je ne comptais pas faire du lobbying à Berne en faveur de l'industrie horlogère», relève Nick Hayek, qui lui a répondu non. «Ce sont les cantons qui font le meilleur lobbying. Celui de Neuchâtel, par exemple, qui est conscient de l'importance de la production industrielle.»
Selon lui, il existe d'autres cantons où l'industrie, et pas seulement l'horlogerie, joue un rôle majeur. «Ces cantons sont nos meilleurs représentants à Berne. Il en existe bien sûr également où nous sommes représentés et où la conscience de l'importance de l'industrie n'est malheureusement pas encore aussi développée qu'à Neuchâtel», relève-t-il, ajoutant: «Je peux citer peut-être Soleure.»
Davantage d'opportunités
Plus loin, le directeur général de Swatch Group estime qu'il y a «davantage d'opportunités que de risques dans le monde». «L'intelligence articifielle (IA) est une opportunité fantastique», constate-t-il par exemple.
A propos de la géopolitique, Nick Hayek rappelle que, depuis la création de Swatch Group, «nous avons connu des crises et des bouleversements. Voyez-vous, lorsque la paix sera enfin revenue en Ukraine, nous pourrons réactiver nos succursales en Russie. C'est un marché important pour nous.»