L’ambiance est tendue vendredi sur le marché boursier suisse. Le SMI recule de 1,4% dans la matinée et s’établit à 12 523 points à 10 heures. Les valeurs financières sont particulièrement touchées: l’action Partners Group chute de 4,2%, celle d’UBS perd 2,9% et Julius Bär cède 3,6%. Les assureurs, tels que Swiss Re et Zurich, enregistrent eux aussi des pertes pouvant atteindre 2,5%.
Ces reculs s’expliquent par les inquiétudes venues des Etats-Unis. Jeudi, l’indice Dow Jones, qui affichait d’abord une forte hausse, a brusquement décroché. En cause: plusieurs institutions financières américaines ont révélé à la mi-journée, heure locale, des problèmes de crédit, ravivant les souvenirs de la crise bancaire de 2023. À l’époque, trois banques américaines de taille moyenne s’étaient effondrées soudainement, dont la plus connue, la Silicon Valley Bank (SVB).
Des prêts détournés?
Cette fois encore, il s’agit de banques régionales: Zions Bancorp et Western Alliance Bancorp. Les deux établissements ont signalé des créances douteuses s’élevant à plusieurs dizaines de millions de dollars – des crédits passant par des fonds gérés par des gestionnaires d’investissement. Ils reprochent à ces derniers d’avoir détourné des prêts initialement destinés à l’achat d’hypothèques faiblement garanties. Les accusés, eux, rejettent toutes les accusations.
Même si les montants en jeu restent modestes, les investisseurs de Wall Street ont immédiatement réagi: les 74 plus grandes banques américaines ont perdu plus de 100 milliards de dollars de capitalisation boursière en une seule journée. Le patron de JPMorgan, Jamie Dimon, a d’ailleurs lancé un avertissement: «Quand on voit un cafard, il y en a généralement d’autres.» Selon lui, tout le monde doit désormais rester vigilant. Jeudi, Zions Bancorp a chuté de 13%, tandis que Western Alliance Bancorp a perdu 11%.
Ces baisses surviennent à un moment où les actions américaines atteignent des sommets historiques. Découvrez dans mon analyse ce qui se joue actuellement à Wall Street – et pourquoi la crainte d’un krach gagne à nouveau du terrain.