La principale cryptomonnaie atteint des sommets: la semaine dernière, le bitcoin a franchi pour la première fois la barre des 110’000 dollars, culminant même à un record historique de près de 112’000 dollars. Depuis, son cours s’est maintenu au-dessus des 100’000 dollars, et ce, malgré la nouvelle menace de droits de douane brandie vendredi par Donald Trump contre l’Union européenne (UE). Ce dernier a toutefois repoussé d’un mois la confrontation, à l’issue d’un entretien avec les responsables européens dimanche. Actuellement, le bitcoin pointe autour des 110’000 dollars.
Depuis le début de l’année, la cryptomonnaie affiche une progression de 17,5%, surclassant ainsi les indices boursiers traditionnels. A titre de comparaison, l’indice vedette américain Dow Jones recule pour le moment de 1,8%, tandis que le SMI suisse enregistre une hausse de près de 6%.
Le bitcoin à 150’000 dollars d’ici fin 2025?
Dans le secteur, nombreux sont ceux qui misent sur la poursuite de la hausse – bien que des corrections à court terme restent possibles. Dans une récente analyse, la start-up zurichoise 21Shares estime que le bitcoin pourrait grimper jusqu’à 138’500 dollars d'ici à la fin de l’année.
Contrairement aux précédentes flambées, principalement déclenchées par des achats massifs d’investisseurs particuliers, ce rallye serait soutenu par des «forces structurelles à long terme». De son côté, la société zurichoise House of Satoshi prévoit un objectif de cours encore plus ambitieux: 150’000 dollars d’ici fin 2025.
C’est précisément parce que le bitcoin affiche une meilleure performance que les marchés actions que certains analystes estiment qu’il s’est désormais affranchi de la Bourse. C’est aussi l’avis d’Eric Demuth, cofondateur de Bitpanda, la plus grande plateforme européenne d’échange de cryptomonnaies. «Le bitcoin n’est plus un actif de niche depuis longtemps», explique-t-il à Blick. «Les investisseurs institutionnels, les ETF spot, les prestataires de paiement – tous participent à la construction d’une infrastructure qui va ancrer durablement le bitcoin dans le système financier. Ce record absolu n’est pas un sommet, mais une fondation.»
Un opposant de taille fait volte-face
Derrière cette dynamique, on distingue clairement l’influence des Etats-Unis, qui considèrent les cryptomonnaies et les actifs numériques comme un enjeu stratégique majeur de leur politique financière. Début mars, le président Donald Trump – surnommé par certains le «crypto-président» – a même annoncé la création d’une réserve nationale américaine pour les monnaies numériques.
«Ceux qui pensent encore qu’il ne s’agit que de pure spéculation à court terme finiront par être démentis», poursuit Eric Demuth. Même Jamie Dimon, PDG de la puissante banque américaine JPMorgan Chase, semble changer de discours.
Lors de la réunion annuelle avec les investisseurs, lundi dernier, il a surpris son auditoire: «Nous allons vous permettre d’acheter du bitcoin», a-t-il annoncé, selon CNBC. Un revirement notable, lui qui avait jusqu’ici l’un des plus fervents opposants aux cryptomonnaies, qualifiant le bitcoin de «monnaie pour les criminels», «sans valeur».