La banque pas contente
UBS cloue au pilori la hausse «extrême» des fonds propres exigée

UBS critique vivement la future réglementation bancaire suisse, qui exigerait jusqu'à 42 milliards de dollars supplémentaires en fonds propres. La banque juge cette augmentation 'extrême' et non alignée au niveau international.
Publié: 06.06.2025 à 19:19 heures
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Dernière mise à jour: 06.06.2025 à 19:20 heures
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UBS et son PDG Sergio Ermotti évaluent «des alternatives» et les «mesures appropriées» pour répondre à la nouvelle réglementation.
Photo: KEYSTONE

UBS a vivement critiqué vendredi la future règlementation concernant les banques d'importance systémique et qui exigerait qu'elle lève, selon ses calculs, au total jusqu'à 42 milliards de dollars supplémentaires de fonds propres de première catégorie (CET1).

L'établissement zurichois «soutient en principe la plupart des propositions régulatoires du Conseil fédéral publiées ce jour», mais «se trouve fortement en désaccord avec l'augmentation extrême des besoins en fonds propres» annoncée par la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter, a-t-il indiqué vendredi dans un communiqué. «Ces changements résulteraient dans des exigences en fonds propres qui ne sont pas proportionnelles ou alignées au niveau international», a poursuivi UBS, qui s'était ces derniers mois vivement opposée à de nouvelles mesures en matière de capitaux additionnels.

Selon les calculs de la banque, et au vu de la cible d'un ratio de fonds propres durs (CET1) entre 12,5% et 13%, cette dernière aurait besoin de 24 milliards de dollars (19,7 milliards de francs) de fonds propres CET1. Ce montant viendrait s'ajouter aux 18 milliards dont UBS a besoin suite à l'acquisition de Credit Suisse.

Reversements aux actionnaires maintenus

Dans l'immédiat, et comme ces mesures ne doivent pas commencer à entrer en vigueur avant 2027, la direction a maintenu son objectif d'un rendement des fonds propres CET1 sous-jacents d'environ 15% et un rapport sous-jacent entre les charges et les recettes inférieur à 70% d'ici fin 2026.UBS a également réitéré ses objectifs de reversement aux actionnaires cette année, avec une augmentation de 10% du dividende et des rachats d'actions de jusqu'à 2 milliards au second semestre.

Malgré ces critiques, le groupe veut «s'engager de manière constructive dans le processus de consultation» et «évaluer des alternatives», ainsi que des «mesures appropriées» pour répondre aux «effets négatifs» de cette régulation. La banque compte aussi terminer «avec succès» l'intégration de Credit Suisse, qu'elle avait racheté en 2023 alors que la banque aux deux voiles se trouvait au bord de la faillite.

Réactions des autres banques

Les trois autres banques systémiques ont également réagi aux annonces du Conseil fédéral. Raiffeisen a demandé une prise en compte «proportionnelle et mesurée» lors de l'application de la future réglementation bancaire. La banque coopérative st-galloise estime que la régulation doit prendre en compte «la taille, le modèle d'affaires, les risques et les liens internationaux des banques».

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) a dit «prendre connaissance» de propositions. La banque systémique va «analyser les propositions du Conseil fédéral» et contribuer «de manière constructive» aux discussions sur la réglementation bancaire.

Postfinance a pour sa part indiqué, dans une brève prise de position, «prendre connaissance des propositions de réforme du Conseil fédéral» qu'elle va «évaluer».

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