«J’ai eu aujourd’hui un entretien avec le président Trump avant l’expiration du délai pour les droits de douane. Le déficit commercial reste au centre de ses préoccupations», écrit Karin Keller-Sutter sur X ce jeudi soir. «Cet entretien n’a pas permis de trouver un accord sur la déclaration d’intention négociée entre la Suisse et les Etats-Unis».
La Suisse avait pourtant entamé les discussions très tôt. La présidente de la Confédération s’était montrée optimiste, et le Conseil fédéral avait validé le projet d’accord. Mais Donald Trump semble désormais faire volte-face.
«Nous ne savons pas quel taux de droits de douane Trump va décider»
En avril, Trump avait annoncé des droits de douane de 31% sur les marchandises en provenance de Suisse. La semaine suivante, celles-ci sont entrées brièvement en vigueur avant que Trump ne les suspende d'abord pour 90 jours, comme les droits de douane supplémentaires pour presque tous les autres Etats. Le délai avait ensuite été prolongé jusqu’au 1er août. Mais une surtaxe générale de 10% est restée en place.
Reste à savoir si, dès demain 1er août, Washington réactivera les 31% ou maintiendra les 10%. «Nous ne savons pas quel taux de droits de douane le président Trump va décider», a expliqué jeudi soir à Blick Pascal Hollenstein, chef de la communication du Département fédéral des finances.
Cellule de crise mise sur pied
A Berne, on se prépare à une nuit intense: la date limite fixée par les Etats-Unis pour l’application de nouveaux droits de douane expire ce vendredi 1er août à 6h01, heure suisse. Pour anticiper tout scénario, le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) a mis en place une cellule de crise qui passera la nuit sur le pont. A sa tête : la secrétaire d’Etat Helene Budliger Artieda.
Une chose est claire: jeudi après-midi (heure locale), la porte-parole de la Maison Blanche a annoncé que les pays qui n'ont pas encore reçu d'accord ou de lettre tarifaire recevront des nouvelles de Trump avant la date limite.
Un vent d’optimisme soufflait pourtant sur Berne
Alors que l’Union européenne a récemment conclu un accord avec Donald Trump, acceptant un tarif de 15%, la Suisse espérait obtenir au moins aussi bien. Déjà 10% de surtaxe représentent un fardeau pour l’économie helvétique ; au-delà de 15 %, cela serait vécu comme un revers cuisant – tant pour les négociateurs suisses que pour le Conseil fédéral.
Les raisons précises de l’échec des pourparlers avec Washington restent obscures. Même les diplomates basés à Berne semblent dans le flou, selon plusieurs sources interrogées par Blick.
L’espoir était pourtant bien là. Début juillet, le Conseil fédéral avait validé une déclaration d’intention avec les Etats-Unis. La ministre des Finances, Karin Keller-Sutter, s’était dite confiante: «J’ai l’impression d’avoir trouvé un canal avec Trump», déclarait-elle récemment. Mais il semble désormais que le président américain refuse de signer.