«L'effet exact reste encore incertain»
La BNS analyse l'impact des droits de douane sur les importations

La Banque nationale suisse surveille attentivement l'impact des nouveaux droits de douane américains sur les importations suisses. Antoine Martin, vice-président de la BNS, affirme que l'institution analyse les effets potentiels.
Publié: 10:40 heures
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Dernière mise à jour: 10:41 heures
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L'effet exact des droits de douane sur l'économie reste encore incertain, selon le vice-président de la Banque nationale suisse (BNS). (archive)
Photo: PETER SCHNEIDER
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ATS Agence télégraphique suisse

La Banque nationale suisse (BNS) suit «de près» la situation depuis l'instauration par Washington de droits de douane de 39% sur les importations suisses et en «analyse» les effets éventuels, a dit le vice-président de l'institut d'émission Antoine Martin à L'Agefi.

«Notre mandat est d'assurer la stabilité des prix», a insisté M. Martin dans un entretien paru mercredi dans le quotidien économique. Selon la BNS, la stabilité des prix équivaut à une inflation entre 0% et 2%, ce qui est actuellement le cas avec des prix à la consommation en hausse de 0,2% en juillet sur un an.

«L'effet exact reste encore incertain»

Alors que la Suisse est frappée depuis le 7 août par des droits de douane de 39% sur ses envois de marchandises aux Etats-Unis, la banque centrale helvétique suit «la situation de près et (analyse) l'impact potentiel des droits de douane sur l'économie», a poursuivi le responsable de la BNS.

«L'effet exact reste encore incertain pour différentes raisons. Nous observons, au premier trimestre dans les données, de fortes variations dues aux exportations anticipées avant l'entrée en vigueur de ces mesures. Nous cherchons aussi à comprendre les effets qu'auront les droits de douane sur les chaînes d'approvisionnement.»

Le franc varie peu

Revenant sur le renchérissement du franc face au dollar, qui ajoute une difficulté supplémentaire aux exportations outre-Atlantique, Antoine Martin a estimé qu'il s'agissait plutôt d'«un problème de dollar faible que de franc fort». «La monnaie suisse n'a que peu varié par rapport à l'euro depuis le début de l'année. Cependant, il faut toujours noter qu'en termes réels, dans une perspective à long terme, l'affaiblissement du dollar a été moins marqué.»

Pour assurer son mandat, la BNS intervient notamment sur le marché des changes en achetant ou vendant des devises. «Les interventions peuvent être nécessaires à l'accomplissement du mandat de la Banque nationale consistant à garantir la stabilité des prix. La BNS ne se livre à aucune manipulation du franc. Elle ne cherche ni à empêcher des ajustements de la balance commerciale, ni à accroître de manière indue la compétitivité de l'économie suisse», a déclaré M. Martin, alors que Washington a accusé la Suisse à plusieurs reprises de manipuler sa monnaie.

Quant aux 1040 tonnes d'or détenues par la BNS, qui représentent 10% de ses actifs, elles «offrent des effets de diversification intéressants, tant que sa part reste limitée», a estimé Antoine Martin, ajoutant que pour l'heure, l'institut d'émission suisse n'a «pas de raison d'en accroître ni d'en réduire la proportion».

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