Wendy Holdener et Marco Odermatt incarnent l’excellence sportive en Suisse, mais aussi une certaine proximité avec leurs fans. Selon un article publié par «Snowactive», ces athlètes tentent, tout en signant des autographes et en prenant des selfies, de trouver un équilibre entre vie privée et rôle public. Mais cette proximité peut parfois devenir envahissante, et le respect des limites des athlètes devient alors crucial.
Rencontrer son idole est un moment magique pour les admirateurs, mais pour les athlètes, c’est le quotidien. Marco Odermatt, quadruple vainqueur du classement général de la Coupe du monde de ski alpin, confie: «Bien entendu que j’aimerais satisfaire tous les fans. Mais soyons honnêtes, comment serait-ce possible?» Il reconnaît que chaque refus peut décevoir, mais qu’il doit apprendre à dire non pour préserver son bien-être. Wendy Holdener partage le même ressenti: «Beaucoup me racontent que je les inspire parce que je n’ai jamais abandonné. C’est incroyablement beau.»
Cette communication avec le public, si gratifiante soit-elle, peut aussi devenir un défi. Zoé Chastan, responsable communication chez Swiss-Ski, explique que les athlètes prennent toujours le temps pour leurs admirateurs, mais que lorsqu’un emploi du temps devient serré, elle doit intervenir pour les protéger. À Sölden, par exemple, un simple cri annonçant la présence de Marco Odermatt a suffi à transformer une foule conviviale en situation saturée, rendant la progression du skieur quasi impossible.
Une fan donne une fessée à Marco Odermatt
Mais la proximité a ses limites. Wendy Holdener et Marco Odermatt ont tous deux vécu des situations où des fans devenaient trop insistants, allant jusqu’à les toucher sans consentement. Marco Odermatt raconte une anecdote particulièrement choquante survenue à Sun Valley: «Dans un bar, une femme m’a donné une tape sur les fesses. Selon elle, elle venait de gagner un pari à 5000 dollars en le faisant.» Le skieur nidwaldien ajoute, clairement: «À notre époque, ça ne passe plus du tout. Imaginez le scandale si c’était l’inverse. Elle trouvait ça drôle, moi pas du tout.»
Les réseaux sociaux ont également modifié la perception que le public a des athlètes. Marco Odermatt note que la société a changé, et que les sportifs partagent aujourd’hui davantage de leur vie privée, créant une illusion de proximité. «Didier Cuche, à l’époque, était inaccessible – il skiait et c’était fini. Aujourd’hui, les gens savent tellement de choses sur nous qu’ils pensent qu’on est leurs amis», explique-t-il. Cette évolution a parfois diminué le respect, même si certains moments restent mémorables pour les athlètes.
Parmi ces moments, certaines rencontres restent particulièrement touchantes. Marco Odermatt se souvient d’une séance d’autographes à la Fondation Weidli à Stans, un établissement pour personnes en situation de handicap: «Ce fut la séance la plus calme et civilisée de ma vie.»