«Cela doit changer immédiatement»
Une légende du saut à ski suisse critique le nouveau format des Jeux olympiques

L'impatience de la légende du saut à ski Simon Ammann à l'idée de participer à ses huitièmes matches olympiques est entamée. La faute à un changement initié par la FIS.
Publié: 10:45 heures
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Dernière mise à jour: 11:15 heures
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Le week-end prochain, lors de l'ouverture de la Coupe du monde, on verra où se situe Simon Ammann par rapport au reste du monde.
Photo: keystone-sda.ch
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Nicola Abt

En réalité, Simon Ammann, 44 ans, devrait être de très bonne humeur. Avec sa sélection pour la Coupe du monde, la légende du saut à ski a franchi une première étape importante vers une possible huitième participation aux Jeux olympiques. Mais à l’approche de l’événement phare de la saison, le Suisse affiche une certaine contrariété.

C’est une décision du CIO, prise à la demande de la FIS, qui irrite l’ancien champion. La traditionnelle compétition par équipes sera remplacée en Italie par le format «superteam». «Je critique fortement cette décision. Je trouve cela extrêmement dommage», déclare le quadruple champion olympique.

Jusqu’ici, les nations alignaient quatre athlètes, mais elles ne seront composées plus que deux skieurs à l’avenir. Pour Simon Ammann, il s’agit d’une erreur de conception: «Pour l’esprit d’équipe, il est plus agréable de prendre le départ à quatre. Cela doit changer immédiatement. Je n’en vois aucun avantage».

Des conséquences désagréables pour la Suisse

Le CIO présente cette réforme comme une modernisation. D’une part, il s’agit de créer davantage de places pour les femmes – ce qui implique la réduction du nombre de quotas masculins. D’autre part, les petites nations devraient en bénéficier, puisqu’elles peinent souvent à aligner quatre sauteurs de niveau Coupe du monde.

Mais Simon Ammann n’y croit pas: «Cela n’apporte rien, car ça ne modifie pas durablement la compétition. Bien sûr, il peut toujours y avoir une surprise. Mais au final, les meilleures nations restent devant». Pour la Suisse, cette décision entraîne des conséquences peu réjouissantes.

Avec la suppression de la compétition par équipes, seules trois places seront désormais disponibles pour les Jeux olympiques, contre quatre auparavant. «Cela renforce encore la concurrence, ce qui nuit à l’esprit d’équipe». L’entraîneur Martin Künzle regrette lui aussi l’ancien format: «C’était à chaque fois la meilleure compétition. C’est vraiment dommage que cela disparaisse».

Simon Ammann veut participer malgré son désaccord

Les instances espèrent que ce changement apportera davantage de dynamisme à la compétition. Certaines équipes seront déjà éliminées après deux sauts par nation. Seules les douze meilleures accéderont à la deuxième manche. Là, quatre nouvelles nations seront éliminées avant que la victoire ne se joue lors de la manche finale. Celle qui cumule le plus de points après tous les passages l’emporte.

Et qui sait, peut-être que ce nouveau format offrira à Simon Ammann l’occasion de décrocher une nouvelle médaille olympique. Il n’envisage en tout cas pas de boycotter l’épreuve: «Si je peux prendre le départ, je donnerai bien sûr le meilleur de moi-même».

Pour être sélectionné pour les Jeux olympiques, il faut signer une fois un top 15 ou deux fois un top 25 en Coupe du monde. Simon Ammann et ses coéquipiers auront leur première chance de satisfaire à ces critères le week-end prochain, lors de l’ouverture de la Coupe du monde à Lillehammer (Norvège).

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