Manuel Feller (32 ans) garde un souvenir contrasté de sa dernière saison. C’est surtout durant la première moitié de celle-ci que le slalomeur autrichien n’a pas trouvé son rythme. En dix courses, il a été contraint à l’abandon à six reprises et n’a pas réussi à se qualifier pour la deuxième manche une fois. Ce n’est qu’à la fin janvier qu’il est enfin monté sur un podium, terminant deuxième du slalom de Schladming – alors même qu’il était le tenant du petit globe dans cette discipline.
La «plus grande déception de ma carrière», comme il le dit lui-même, est survenue en février. Lors des Championnats du monde à domicile, Feller a échoué à décrocher une médaille, manquant le podium du slalom pour seulement 27 centièmes, avec une quatrième place frustrante. En marge d’un camp d’entraînement du groupe technique autrichien, le Tyrolien a expliqué les raisons de ses difficultés.
«Nous avons insisté pour utiliser des renforts en carbone parce que nous pensions pouvoir gagner une demi-seconde supplémentaire», a-t-il confié au portail Laola1. Ce sont précisément ces protections qui ont récemment fait parler d’elles, puisque la FIS les a interdites pour la saison prochaine.
Un autre objectif à l'entraînement
Manuel Feller raconte que son matériel fonctionnait très bien à l’entraînement, où ses performances étaient excellentes. Mais en course, les sensations ne suivaient pas. Il en donne lui-même la raison: alors qu’à l’entraînement, il peut se concentrer sur la technique, en compétition l’objectif est de descendre le plus vite possible. Résultat: il cherchait des trajectoires trop serrées autour des piquets, ce qui bloquait ses mouvements et nuisait au comportement du ski. «C’est pour ça que cette histoire avec les renforts a pris une mauvaise tournure», résume-t-il. Lui et son équipe ont tout simplement réalisé trop tard que leur stratégie ne portait pas ses fruits.
Après cette saison compliquée, l'Autrichien a connu un moment de bonheur sur le plan personnel. Mi-mai, il a épousé Selina, sa compagne de longue date. Il s’est ensuite remis au travail, même si, avec les températures estivales, l’envie de chausser les skis n’est pas encore au rendez-vous. Avant de retrouver la neige, il prévoit de passer du temps en famille. Comme il l’a confié au «Kleine Zeitung», il s’envolera bientôt pour la Grèce. «Mon fils tenait absolument à prendre l’avion. Il m’a convaincu», sourit-il.