Russi compare «Odi» à Stenmark
Les deux cadors du ski: si proches, si différents

Ingemar Stenmark et Marco Odermatt? La légende du ski Bernhard Russi les connaît tous les deux parfaitement. Et il dit: «En matière de succès, ce duo a beaucoup de choses en commun. Mais pour le reste, Stenmark et Odermatt sont radicalement différents.»
Publié: 05.03.2024 à 11:46 heures
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Marco Odermatt chasse cette saison les records de...
Photo: keystone-sda.ch
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Bernhard Russi

GOAT! «Greatest of all Time» (en français: le plus grand de tous les temps). Pas Dieu, bien sûr! Même si, ici et là et de temps en temps, ces talents d'exception nous semblent un peu divins. Un peu comme les douze dieux principaux de la mythologie grecque. Eux aussi étaient vénérés, admirés, et on osait à peine toucher du doigt leur savoir-faire.

Dans notre monde, il y en aura toujours, des GOAT. Ils vont et viennent. Et on essaiera toujours de faire des comparaisons. Pelé, Maradona ou Messi? Qui était ou qui est le plus grand?

Il est évident que pour comprendre la performance de notre dieu des neiges du moment, Marco Odermatt, nous cherchons aussi des comparaisons avec d'autres surdoués. Statistiquement, on ne peut pas passer à côté du grand Ingemar Stenmark. Ils ont certes beaucoup de points communs, mais ils sont dans les faits totalement différents.

Stenmark le taiseux, Odermatt le communicateur

La discipline du slalom géant s'impose naturellement pour débuter la comparaison. Stenmark, comme Odermatt aujourd'hui, ne semblait pas non plus pouvoir s'arrêter. Les deux sont proches de la perfection et, plus la série dure, plus ils sont imbattables. Mais alors qu'«Odi» maîtrise aujourd'hui sait se sortir des situations les plus délicates et sait skier également à l'instinct, Ingemar était le maître du virage parfait. Silencieux, voire taciturne, le Suédois était prévisible comme un ordinateur.

Notre atout suisse, en revanche, est plus proche de la nature et du peuple, avec une communication ouverte et claire. Il laisse aussi de temps en temps libre cours à son intuition et est prêt à aller jusqu'à la limite.

Sur le plan athlétique, ce sont tous deux des surdoués. Marco maîtrise les saltos à ski et le flick-flack avec élan. Ingemar impressionne encore aujourd'hui avec son monocycle et son saut à l'arrêt sur le caisson suédois.

Mais pour ce qui est de la fête, nous avons dû forcer Ingemar! En 1977, dans la Sierra Nevada (Espagne), alors qu'il était assuré de remporter la Coupe du monde, nous avons fait irruption dans sa chambre et l'avons réveillé avec un double litre de vin rouge. La réaction d'Ingemar? «Merci, je n'aurais pas pu le faire tout seul!»

Marco est certainement un peu différent. Heureusement! Car tous les dieux n'étaient pas égaux.


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