Beat Feuz: «Je ne peux pas souscrire à cette thèse. Ces quatre dernières années, Marco a remporté sans exception le classement général de la Coupe du monde, bien qu'il y ait eu presque chaque saison un ou deux slaloms de plus, parce que quelque part une descente a été victime de la météo. Odermatt a le très grand avantage d'être au top dans trois disciplines. Meillard est actuellement dans le top 3 en géant et en slalom, mais en super-G, il n'est pas encore prêt à se classer régulièrement parmi les meilleurs. Et s'il veut forcer le super-G, ses performances en slalom en pâtiraient probablement.»
«Brésil oui, Grèce non! Lucas Pinheiro Braathen a tellement progressé dans la liste de départ après son changement de pays, de la Norvège au Brésil, qu'il peut cette année prétendre à la victoire dans chaque géant et dans chaque slalom. J'ai entendu dire qu'AJ Ginnis, vice-champion du monde de slalom en Grèce, avait réalisé de très bons temps en préparation de la saison après son passage de Fischer à Van Deer. Mais comme AJ a eu beaucoup de mal lors des deux derniers exercices et qu'il a reculé en conséquence dans la liste de départ, je n'attends pas de lui qu'il remporte des victoires, mais qu'il se classe régulièrement dans les points.»
«Oui, sinon il faudrait dire que le retour de l'octuple vainqueur du classement général de la Coupe du monde a été un échec d'un point de vue purement sportif. Je n'ai certes jamais rencontré Marcel personnellement ces derniers mois. Mais sur les photos et les vidéos que j'ai vues sur ses réseaux sociaux, j'ai remarqué qu'il était physiquement en meilleure forme que l'année dernière. Le haut de ses bras et ses cuisses rappellent à nouveau sa très grande époque.»
«Je lui fais absolument confiance pour cela. Ce sont deux parcours qui lui conviennent très bien. Une victoire en descente à Kitzbühel est liée à un processus de maturation particulier. Et Marco a appris d'année en année ce qu'il faut faire sur ce parcours particulier pour pouvoir gagner. Mais une chose est également claire: à Kitzbühel comme à Bormio, Odi aura une très forte concurrence, surtout au sein de sa propre équipe. Mais un Vincent Kriechmayr ou un Dominik Paris pourraient également être particulièrement dangereux dans la phase finale de leur carrière.»
«Il en a le potentiel! Il n'y a pas beaucoup de personnes plus gentilles que Tommy dans le circuit, c'est pourquoi je lui souhaiterais particulièrement l'or olympique. Il a un tel cœur qu'il ferait un détour en course si une mouche était placée sur la ligne idéale. Mais l'hiver dernier, il nous a aussi montré son côté agressif en compétition, c'est pour ça qu'il a remporté sa première victoire en Coupe du monde à Beaver Creek et la médaille d'argent aux championnats du monde de Saalbach. Et le terrain de la piste de géant de Bormio est similaire à celui des Mondiaux de l'année dernière. Tumler pourra donc faire valoir ses qualités de glisseur. Mais il en va de même pour Odermatt, Meillard et les Autrichiens Marco Schwarz et Raphael Haaser.»
«L'hiver sera en tout cas très difficile dans la discipline reine. Actuellement, l'équipe de descente autrichienne ne compte à son actif qu'un seul athlète, Vincent Kreichmayr, qui a remporté des victoires en Coupe du monde. Et parmi la prochaine génération, je ne vois aucun Autrichien capable de gagner à Kitzbühel, Wengen ou Bormio. C'est pourquoi, chez les Autrichiens, beaucoup dépendra encore une fois de Kriechmayr, le senior de l'équipe âgé de 34 ans. Mais j'estime que Vinc, tout comme ses coéquipiers Raphael Haaser et Lukas Feurstein, est beaucoup plus fort en super-G.»
«Je le pense aussi. Kilde fait son retour un an et demi après une très grave blessure et je ne pense pas qu'il soit déjà au meilleur de sa forme. Mais si Kilde n'a pas complètement changé au cours de l'année et demie écoulée, il ne fera pas de tactique dans cette situation non plus. Il prendra 110% de risques dès la première course. C'est pourquoi, dans son cas, j'espère tout particulièrement qu'il passera cet hiver sans autre blessure.»
«Une chose est sûre: Tanguy a énormément évolué l'hiver dernier. Le Genevois a réussi à se hisser dans le top 15 de la liste de départ du slalom grâce à de bons classements constants. Et je crois qu'il pourra fêter cette saison son premier podium en Coupe du monde. Mais cela ne suffira pas encore tout à fait pour la victoire.»
«Livio a incontestablement beaucoup de potentiel et le fait d'avoir une place fixe en Coupe du monde va certainement l'aider énormément. Il avait déjà une telle place l'hiver dernier, mais la Coupe d'Europe n'était pas moins importante pour lui. Je pense qu'il serait important qu'il arrête de faire deux choses à la fois et qu'il mise tout sur la Coupe du monde. Son objectif doit être de se classer dans le top 25 à la fin de la saison afin de pouvoir participer à la finale de la Coupe du monde. Pour un très bon classement, Livio manque encore à mon avis de routine.»
«Si tout se passe normalement, Franjo fera partie des favoris ce jour-là. Il est certain que la descente du Lauberhorn comporte des passages qui lui conviennent particulièrement bien. Et s'il gagne encore un peu en maturité au cours des prochains mois, afin d'aborder les longs virages avec encore plus de patience, ses chances de remporter la plus longue descente du monde sont effectivement très bonnes.»