Elles se trouvent à plus de 8500 kilomètres de Lara Gut-Behrami. Mais la nouvelle de la lourde chute et de la blessure de la Tessinoise de 34 ans a immédiatement atteint les slalomeuses suisses, en stage à Gurgl (Autriche). Le ski peut être un sport tellement ingrat, presque cruel», lâche Camille Rast. Tout peut basculer en un instant, dans le bon comme dans le mauvais sens. «J’espère vraiment que ce n’est pas trop grave et que Lara sera vite de retour», poursuit la championne du monde de slalom. Lui a-t-elle déjà envoyé un message? « Non… Je pense qu’elle a déjà bien assez à gérer pour l’instant.»
Wendy Holdener préfère aussi attendre le diagnostic final. Tant qu’on ne sait pas exactement, il reste un peu d’espoir», glisse-t-elle. La Schwytzoise se remémore avec émotion leur podium commun aux Mondiaux de Saalbach en février dernier, lorsqu’elles avaient décroché l’argent en combiné par équipes. «Je lui souhaite de tout cœur un bon rétablissement.»
Aline Danioth, qui s’est déjà déchiré à quatre reprises les ligaments croisés, ressent une empathie toute particulière. «Quand j’ai appris la nouvelle, ça m’a immédiatement chamboulée», avoue-t-elle. «C’est sûrement différent pour moi que pour une athlète qui n’a jamais vécu ça… ou pas si souvent.» Malgré l’émotion, elle sait qu’elle doit vite se reconcentrer: «J’ai énormément de peine pour Lara, mais je dois switcher mon état d’esprit.»
La benjamine du groupe Swiss-Ski à Gurgl est Faye Buff. À 21 ans, elle s’apprête à faire ses grands débuts en Coupe du monde. Et elle refuse de venir en simple spectatrice: «Je veux vraiment montrer quelque chose, et je vais prendre des risques!» Elle aussi a été touchée par la mauvaise nouvelle: «J’ai toujours admiré Lara. J’aime son attitude vis-à-vis du ski: ambitieuse, déterminée. C’est une mentalité que je veux suivre.»
«Beaucoup de points d’interrogation»
Camille Rast se dit loin d’être libérée physiquement. Ses douleurs à la hanche demeurent imprévisibles: « Un jour, ça va. Le lendemain, c’est compliqué… Il y a encore beaucoup de points d’interrogation.» À Levi, elle avait terminé 15e — avec toutefois le meilleur temps dans la partie raide de la deuxième manche: «Ça m’a prouvé que je peux aller vite. Maintenant, il faut le faire deux fois de suite.
De son côté, Wendy Holdener se sent pleinement en confiance. Sa 8e place en Finlande lui a offert de bonnes pistes de travail: «J’avais trop de choses en tête, je skiais trop rond sur le plat et je me jetais trop tôt dans les virages.» Elle assure avoir corrigé le tir: «À l’entraînement, tout fonctionne.»