Lorsque Lara Gut-Behrami a franchi la ligne d’arrivée à Sölden (Autriche) en troisième position il y a un mois, elle a rejoint Vreni Schneider: toutes deux comptent désormais 101 podiums à leur actif. Pour la skieuse d’Elm, il est évident que Lara Gut-Behrami la dépassera bientôt. Après tout, l’hiver ne fait que commencer.
Aujourd’hui, la situation est bien différente. On ne sait pas si Lara pourra un jour célébrer sa 102e place sur le podium. Ligament croisé, ligament interne, ménisque: tout est touché dans son genou. «C’est très amer. Je souffre avec Lara», confie Vreni Schneider. «Mais pour l’instant, il ne s’agit pas de battre un record, mais simplement de la remettre en forme et en bonne santé. Je lui souhaite de tout cœur le meilleur.»
Avec 48 victoires en Coupe du monde, Lara Gut-Behrami est la numéro 2 du ski suisse derrière Vreni Schneider. «On ne peut pas comparer les époques, et c’est très bien ainsi», souligne Vreni Schneider. À son époque, le suivi médical n’était pas aussi avancé qu’aujourd’hui, ce qui lui laisse penser que Lara pourrait réussir son retour. «C’est à elle de décider, mais j’ai bien sûr confiance en Lara», ajoute l’ancienne championne.
«J’espère que le cartilage n’est pas endommagé»
Sonja Nef (53 ans) peut également imaginer que Lara revienne sur sa décision. Comme Vreni Schneider, la championne du monde de géant 2001 explique: «Lara a raison de ne pas se décider tout de suite. Tout dépendra du déroulement de l’opération et de ce qui sera révélé après. J’espère simplement que le cartilage du genou n’est pas touché, c’est très important.»
L’Appenzelloise estime que les championnats du monde 2027 à domicile, à Crans-Montana, pourraient motiver Lara à prolonger sa carrière d’une année. «D’un autre côté, elle a déjà planifié sa vie après le ski, avec son engagement chez Ka-Ex et son projet de vivre à Londres avec son mari. Elle décidera de ce qui lui semble juste.»
Des traces difficiles à combler
Au cours de sa carrière, Sonja Nef a elle-même subi deux déchirures du ligament croisé, à 16 ans puis à 30 ans, et son genou lui a souvent posé problème entre-temps. «Je sais combien il est difficile de revenir au plus haut niveau. Cela demande énormément de sueur et de sacrifices. Avant cet hiver, Lara avait tout mis au service du ski. Elle était en pleine forme, capable de remporter le classement général de la Coupe du monde et l’or olympique à Cortina. Et puis, il arrive quelque chose comme ça.»
Sonja Nef est également impressionnée par la manière dont Lara Gut-Behrami a évoqué dans le communiqué de Swiss-Ski les accidents mortels de Matilde Lorenzi (2004-2024) et Matteo Franzoso (1999-2025), sans se considérer elle-même victime d’une tragédie. «Les traces de Lara seront difficiles à combler. Peu importe quand elle décidera de se retirer», conclut Sonja Nef.