Buochs est situé dans un cadre idyllique au bord du lac des Quatre-Cantons, le Rigi brille de mille feux et se reflète dans l'eau. C'est de là que vient la star du ski Marco Odermatt. Mais aujourd'hui, notre visite concerne le prochain talent prometteur du ski. «Härzlich willkomme, Junioräwälmeisterin (ndlr: Cordiales bienvenues, championne du monde junior)», peut-on lire sur l'affiche devant son domicile. Jasmin Mathis ouvre la porte. Deux médailles pendent à son cou. La Nidwaldienne s'est rendue aux Championnats du monde de ski junior à Tarvisio (ITA) après avoir été, dans un premier temps, non sélectionnée. La déception de ce premier refus était immense. «J'ai déjà dû essuyer quelques larmes quand je l'ai annoncé à mes parents au téléphone.» Roland et Anita Mathis souffrent avec leur fille.
Mais à la surprise générale, une skieuse se désiste, Jasmin Mathis prend sa place et écrit un conte de fées pour le ski suisse. Elle remporte d'abord la médaille d'argent en descente, puis est couronnée championne du monde junior en Super-G! «Je ne m'y attendais pas du tout. J'étais tout simplement reconnaissante et heureuse d'avoir cette chance. Vivre ces émotions, assister à la remise des prix depuis la plus haute marche du podium, c'est magnifique.»
Même son papa, Roland Mathis, a du mal à y croire. En parlant, il a les yeux un peu humides. «Nous avons tellement vibré, je ne l'aurais jamais cru. Nous sommes tout simplement très fiers.» La maman Anita ajoute: «J'ai vraiment eu des frissons à l'arrivée. Jasmin a traversé tellement d'épreuves, et là, elle a été récompensée.» Son frère Andrin, de deux ans son aîné, n'a pas pu être présent sur place. Pendant son travail, il jetait néanmoins régulièrement un oeil sur l'application de la FIS. «Quand c'était écrit: 'Jasmin Mathis, 1', je me suis dit que ce n'était pas possible! Je pouvais à peine le croire.»
Sur les traces de son père
Andrin a, lui aussi, participé à des épreuves de ski jusqu'à l'âge de 16 ans, mais il a finalement opté pour un apprentissage d'installateur électrique. «J'ai vu tout ce qu'il fallait pour faire carrière, et il y en a tellement qui essaient.» La passion pour les sports de neige est une affaire de famille. Son père, Roland Mathis, était en effet déjà skieur alpin, mais il est passé au ski sur herbe à l'âge de 17 ans et est devenu champion du monde il y a 30 ans. Ce jour-là, il a gagné avec le numéro 14. De son Jasmin est devenue vice-championne du monde avec le numéro... 14. Et avec le dossard 5, qui représente la date de naissance de sa maman, elle est devenue championne du monde.
Marco Odermatt l'a également félicité pour son grand succès. Les parents de Jasmin l'ont rencontré avant la course de Coupe du monde à Kranjska Gora, en Slovénie. «Odi» a marqué la carrière de Jasmin aux côtés de son père et de son frère. «J'ai vu très tôt tout ce qui était possible.» Son grand rêve: devenir championne olympique. «La fête pour les succès d'Odi lors des derniers JO a eu lieu le jour de mes 18 ans. C'était immense!» Les chiffres semblent jouer un rôle particulier dans la vie de Jasmin. Et ceux qui n'ont pas compté sur et avec elle jusqu'à présent feraient bien de commencer par là.