Alors que Novak Djokovic semble tirer sa révérence à Roland-Garros, Sinner et Alcaraz prennent la relève en s’affrontant pour leur première finale majeure.
Le no 1 mondial et son dauphin qui se disputent ce dimanche l'un des quatre plus prestigieux trophées du tennis: le scénario rappelle furieusement les combats parfois homériques qui ont opposé les membres du «Big 4» (Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic, Andy Murray) à Melbourne, Paris, Londres ou New York.
«Ca prendra du temps avant de pouvoir nous comparer» au quatuor d'élite, vainqueur de 69 titres du Grand Chelem, a estimé vendredi Jannik Sinner après sa victoire en demi-finale contre Djokovic.
«Je pense que chaque sport a besoin de rivalités», a développé le no 1 mondial. Celle qu'il entretient avec Alcaraz «pourrait peut-être» devenir l'un de ces antagonismes au long cours qui déchaînent les passions, a-t-il prudemment ajouté.
«Notre sport a besoin de leur rivalité»
Pour Novak Djokovic aussi, «à ce stade, c'est un peu difficile» de comparer les époques. Sinner et Alcaraz «vont devoir s'affronter pendant plus de dix ans au moins» pour soutenir la comparaison, a souligné le Serbe.
«Mais ils font sans aucun doute du bien au tennis, notre sport a besoin de leur rivalité», a poursuivi le vainqueur de 24 titres du Grand Chelem. «Je suis sûr qu'on les verra soulever les plus grands trophées assez souvent» dans les prochaines années, a pressenti le «Djoker».
A vrai dire, le duopole est déjà bien installé: depuis l'Open d'Australie 2024, Sinner et Alcaraz ont fait main basse sur tous les trophées du Grand Chelem, avec un avantage au premier sur les tournois en dur et au second sur la terre battue et le gazon.
Première finale de Grand Chelem entre deux joueurs nés au XXIe siècle, le duel entre l'Italien de 23 ans et le tenant du titre espagnol de 22 ans sera déjà leur douzième affrontement.
La terre battue sourit à Alcaraz
Alcaraz mène 7 victoires à 4 et a remporté deux des trois finales qu'ils ont jouées l'un contre l'autre. A priori, «Carlitos» a l'ascendant sur terre battue puisqu'il a remporté Roland-Garros en 2024 après avoir dominé Sinner en demi-finale.
Plus récemment, Alcaraz a vaincu l'Italien devant ses tifosi, en finale du Masters 1000 de Rome disputé sur la surface ocre. En 2022 cependant, Sinner l'avait emporté contre le Murcien en finale de l'ATP 250 d'Umag sur terre battue. Le parcours porte d'Auteuil du premier Italien depuis 1976 à disputer la finale de Roland-Garros a en outre été nettement plus rectiligne que celui d'Alcaraz.
Le triple lauréat en Grand Chelem (Open d'Australie 2024 et 2025, US Open 2024) n'a pas concédé le moindre set en chemin, là où son cadet a remporté quatre de ses six matches en quatre sets, laissant échapper une manche contre des adversaires nettement moins bien classés que lui, comme le Hongrois Fabian Marozsan (ATP 56) au deuxième tour ou le Bosnien Damir Dzumhur (ATP 69) au troisième.
«Ca ne me préoccupe pas du tout de concéder quelques sets en Grand Chelem», a relativisé Carlos Alcaraz après sa victoire en demi-finale contre l'Italien Lorenzo Musetti (ATP 7).
Un dimanche de rêve
Avec des matches au meilleur des cinq sets, «je sais que j'ai le temps et que je suis mentalement assez fort pour m'en remettre», a insisté l'Espagnol, quadruple lauréat en Grand Chelem (US Open 2022, Wimbledon 2023 et 2024, Roland-Garros 2024).
Mais «Jannik est le meilleur joueur de tennis du moment. Il a démoli chacun de ses adversaires jusqu'en demi-finale», a fait valoir Alcaraz avant que l'Italien ne batte Djokovic.
«Ca va être un bon dimanche pour les fans de tennis», s'est délecté par avance l'Espagnol.