Un seul point vous manque et tout est dépeuplé. C’est ce qu’il aurait suffi au Lausanne HC pour accrocher le wagon des pré-playoff. Largement dominés par Zoug (0-5), leur adversaire lors de la dernière journée de National League, les Vaudois peuvent nourrir des regrets. Mais à l’heure de l’interview, Igor Jelovac est conscient que la qualification ne se joue pas ce samedi soir.
«Je peux te citer une dizaine de rencontres qui nous filent entre les doigts. Il y a des matches clés où on a fait des erreurs individuelles, où on n’a pas joué le système et ça se paie aujourd’hui», soupire le numéro 49. Des propos qui vont de pair avec ceux de son coéquipier en défense, Joel Genazzi: «Si tu lâches beaucoup de points contre Ajoie et Kloten, tu sais à quel moment tu as échoué.». Face aux adversaires qui ont fini derrière lui, Lausanne a un bilan de 7 victoires pour 5 défaites. Insuffisant pour espérer une place en pré-playoff.
Le LHC semblait fatigué
Après la rencontre, les joueurs de Lausanne étaient bien évidemment abattus – «on est un peu vide à l’intérieur», annonce Joel Genazzi. Tout est allé en leur défaveur ce samedi soir. Au-delà de la claque subie face à Zoug, ce sont les scénarios sur les autres patinoires qui ont aussi éliminé le LHC. «Après deux tiers, on a compris qu’il fallait empocher les trois points sinon la saison allait être finie, explique le défenseur. Mais contre les Zougois – qui ont joué comme les champions qu’ils sont –, c’est presque impossible de revenir dans le match.» Igor Jelovac abonde dans le même sens: «Quand on a reçu la nouvelle vers la fin de la rencontre, ça a été un gros coup dur.»
Physiquement, les Lausannois avaient l’air éreintés lors de ce dernier match. «Je ne sais pas si c’était de la fatigue ou de la nervosité, avoue le défenseur de 28 ans. Mais en tout cas, on passe à côté de notre premier tiers.» Cette différence d’intensité entre Lausanne et Zoug, l’entraîneur des Lions l’a observée en début de match. «Nos gars ont travaillé tellement dur lors de ces six dernières semaines, c’était épuisant pour eux», précise Geoff Ward.
«On fera mieux la prochaine fois»
Et dire que jeudi après-midi encore, tous les voyants semblaient au vert pour Lausanne. L’équipe venait d’enchaîner cinq victoires et devait «juste» battre Bienne ou Zoug pour se qualifier. Certains se sont même imaginés à les voir passer devant les Zougois et Gottéron et finir dans le top 6. Le retour sur terre est donc encore plus abrupt. «Dans le sport, tout peut tourner rapidement, philosophe Geoff Ward. Mais les dés n'étaient pas pipés. On a eu deux occasions de se qualifier et on n’a pas réussi. On doit maintenant construire là-dessus et être sûrs qu’on fera mieux la prochaine fois qu’on a cette opportunité.»
Après le match, le discours de l’entraîneur des Lions se voulait positif: «J’ai l’impression qu’on s’est améliorés, qu’on a appris de nos erreurs. On doit maintenant trouver où on doit être meilleurs et commencer à aller dans cette direction.»
Et Igor Jelovac connaît un aspect du jeu où Lausanne peut et doit s’améliorer: la constance. «On doit prendre conscience qu’une saison dure 52 matches, pas 20. On ne peut pas se pointer à la dernière minute – ce n’est pas acceptable si on veut gagner un championnat.»
Lausanne champion en 2024?
La déception du défenseur lausannois contraste avec le calme – toujours olympien, peu importent les circonstances – de Geoff Ward. «Dans le vestiaire, j’ai dit à mes joueurs qu’ils revenaient de tellement loin et qu’il y a de nombreuses choses dont ils pouvaient être fiers. Nos gars n’ont aucune raison d’avoir honte. Ils ont tout donné sur la glace lors de la plupart des matches.»
Entraîneur avec énormément d’expérience (il a été assistant coach en NHL durant 13 saisons), le Canadien sait gérer ce genre de moments. «Parfois, il faut apprendre de la manière rude pour acquérir de l’expérience et gagner. Ces choses sont importantes et – même si c’est décevant ce soir – on doit l’utiliser comme un tremplin pour que ça devienne quelque chose de positif sur notre chemin.»
En exemple, Geoff Ward prend son équipe des Boston Bruins de 2010. Cette saison-là, les joueurs du Massachusetts sont éliminés en demi-finales de conférence par Philadelphie, après avoir pourtant mené 3-0 dans la série. L’année suivante, Boston remporte sa septième Coupe Stanley. De là à dire que Lausanne va remporter le titre en 2024, il n’y a qu’un pas que peu de monde va oser franchir à l’heure actuelle.