Quelques heures après l’officialisation de sa venue à Genève-Servette, Sam Hallam a pris le temps de s’entretenir avec Blick. L’actuel sélectionneur de l’équipe nationale suédoise, attendu aux Vernets à la fin de la saison actuelle, s’apprête à découvrir un nouvel univers. Coach méthodique, triple champion avec Växjö et reconnu pour sa rigueur tranquille, il débarquera sur les bords du Léman avec l’envie de comprendre la culture du hockey suisse.
À 45 ans, le technicien nous explique pourquoi il a choisi Genève, ce qu’il admire dans la National League et comment il compte s’adapter à son nouvel environnement après avoir mené à bien ses deux dernières missions avec la Suède: Les Jeux olympiques et le Mondial... en Suisse.
Sam Hallam, c’est désormais officiel: tu seras le prochain entraîneur de Genève-Servette après plusieurs mois de rumeurs. Un soulagement que ce soit public?
Oui, c’est toujours mieux quand les choses sont dites ouvertement et honnêtement. Cela rend tout plus simple pour tout le monde. L’année qui vient sera très chargée pour moi avec l’équipe nationale, les Jeux olympiques et les Mondiaux en Suisse. Mais c’est une bonne chose que ce soit maintenant clair et communiqué: ça facilite la planification, aussi bien pour moi que pour le club. Et pour Genève, c’est important dans le recrutement: chaque joueur veut savoir qui sera son coach la saison prochaine.
Tu suis donc la voie de Roger Rönnberg, qui a signé à Fribourg avec un an d’avance. Tu lui as demandé des conseils avant d'accepter?
Pas encore, mais nous allons parler très bientôt. Chaque situation est différente. À Genève, il y a eu des changements avec Ville Peltonen nommé comme coach intérimaire. C’est important que lui aussi connaisse la situation complète. J’espère surtout que les joueurs vont se concentrer sur cette saison, sur le présent. Ils ont une bonne équipe: à eux d’en tirer le maximum maintenant, sans attendre le futur.
À Genève, il y a beaucoup de joueurs finlandais. En tant que Suédois, cette proximité nordique, ça compte?
Pas vraiment. Je ne viens pas avec une liste de joueurs ou d’assistants suédois. C’est le travail de Marc Gautschi de bâtir la meilleure équipe possible. J’ai souvent travaillé avec des Finlandais, et ça s’est toujours très bien passé. Mais pour moi, la nationalité n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est de bien comprendre la culture locale. Il y a des différences entre la Suède et la Suisse — ni bonnes ni mauvaises — mais réelles. Mon travail sera d’apprendre ces nuances, de comprendre les joueurs suisses, leur mentalité, leur façon de vivre le hockey. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles je voulais venir ici: découvrir un nouveau pays, une nouvelle ligue, et grandir comme coach et comme personne.
Tu as évoqué la relation avec Marc Gautschi. C’est elle qui a fait la différence?
Oui. Le monde du hockey est petit, on croise beaucoup de monde, mais parfois, on sent rapidement une vraie confiance. Pour moi, la relation avec le directeur sportif est essentielle. J’ai ressenti cette confiance très vite avec Marc. Après toutes ces années en Suède, j’avais envie d’un nouveau défi, dans un autre environnement. On grandit quand on se met dans une situation nouvelle. C’est ce que je recherchais.
Comment décrire une équipe entraînée par Sam Hallam? C'est trop tôt pour en parler?
Oui, c’est encore un peu tôt pour en parler précisément, car il faudra voir à quoi ressemble l’effectif. Mais j’accorde énormément d’importance à la culture du leadership. Tout le monde doit savoir ce qu’on attend de lui, sur et en dehors de la glace. Je veux une équipe où l’attitude et l’état d’esprit passent avant tout, une équipe qui met le collectif en premier. On parle souvent de gagner, mais pour moi, le vrai objectif est de construire une culture exigeante, où chacun donne le maximum chaque jour. Ce sont ces standards élevés qui mènent au succès à long terme.
Tu suis la National League de près?
Oui, ces dernières années, j’ai beaucoup voyagé et regardé de matches. Je connais bien la ligue et j’ai énormément de respect pour le niveau des joueurs. C’est une compétition très relevée, avec beaucoup de qualité. Pour moi, c’est un vrai test, et j’en suis ravi.
Comment perçois-tu l’évolution du hockey suisse ces dernières années? J'ai l'impression que le pas vers l'avant est grand, mais peut-être que je suis trop à fond dedans pour avoir ton recul...
Non, je pense comme toi. Je trouve qu’il a énormément progressé. On le voit avec les performances de la sélection nationale et le nombre de joueurs suisses qui réussissent en NHL, parfois dans des rôles majeurs. La ligue est très compétitive, et je sens que beaucoup de clubs investissent davantage dans la formation. C’est peut-être là que la Suède garde encore un peu d’avance, dans la structuration du secteur junior, mais les clubs suisses avancent vite. C’est très positif. Ce n’est pas directement mon rôle, mais j’espère qu’à Genève aussi, on pourra construire quelque chose de durable, qui profite à long terme au club.
Difficile de parler de connexion suédoise à Genève sans convoquer deux noms: Henrik Tömmernes et Linus Omark. Tu les as consultés avant de signer?
Je ne dirais pas consulté. Mais je leur ai parlé. Surtout «Henk» (ndlr Tömmernes) et quelques autres joueurs qui connaissent bien la Suisse. Tous m’ont dit du bien du club et de la ville: que les gens y prennent soin des joueurs, que c’est un excellent cadre de vie pour ma famille. Ils n’ont fait que confirmer ce que je ressentais déjà: que c’était un très bon endroit pour moi, si j’en avais l’opportunité.
Et le français, dans tout ça? Tu as déjà installé Duolingo?
(Rires) Pas encore, mais il va falloir! Peut-être qu’on va s’y mettre en famille, avec quelques mots à apprendre chaque semaine. Je sais que l’anglais et être capable de dire «Bonjour, ça va?» (ndlr il le dit en français) me mèneront déjà quelque part. Mais pas suffisamment loin. Je veux faire l’effort d’apprendre. C’est aussi une partie du voyage: découvrir une nouvelle culture, apprendre une nouvelle langue. Je respecte les défis qui m’attendent, mais j’ai hâte de m’adapter et de trouver ma place à Genève.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | HC Davos | 14 | 27 | 38 | |
2 | Rapperswil-Jona Lakers | 14 | 16 | 32 | |
3 | Lausanne HC | 15 | 19 | 27 | |
4 | Genève-Servette HC | 14 | -12 | 26 | |
5 | HC Fribourg-Gottéron | 14 | 11 | 24 | |
6 | EV Zoug | 14 | -1 | 23 | |
7 | ZSC Lions | 14 | 10 | 23 | |
8 | EHC Bienne | 13 | 4 | 19 | |
9 | SCL Tigers | 14 | -9 | 17 | |
10 | EHC Kloten | 15 | -8 | 17 | |
11 | HC Lugano | 14 | -6 | 16 | |
12 | SC Berne | 13 | -11 | 14 | |
13 | HC Ambri-Piotta | 14 | -17 | 13 | |
14 | HC Ajoie | 14 | -23 | 5 |