«En hockey sur glace, on ne choisit pas quand on part et la plupart du temps, cela se termine par une défaite», avait déclaré Beat Forster à Blick le 3 mars. Le départ du dinosaure de National League est finalement arrivé ce vendredi 22 mars, à la suite d'une quatrième face aux Zurich Lions. C'est les derniers coups de patins d'une carrière fantastique qui l'a mené en 23 ans de hockey sur glace professionnel, notamment à 1171 matchs de National League, six titres de champion, six participations au championnat du monde et aux Jeux olympiques de Turin en 2006.
Lorsque tout s'est terminé, le défenseur s'est retrouvé presque un peu perdu et a pleuré sans retenue. «Je m'étais promis que ça n'arriverait pas, mais je n'avais aucune chance. Les larmes sont arrivées dès les dernières secondes du match», a-t-il déclaré après le match. Lorsqu'il en parle plus tard, il s'est certes un peu repris, mais à cause de toutes ces émotions, il a encore les yeux humides et bafouille: «Je suis juste reconnaissant pour tout.»
Le b. a.-ba à Herisau
L'Appenzellois, issu d'une famille de lutteurs, a appris le b. a.-ba du hockey au SC Herisau. Mais dès l'âge de 16 ans, il est attiré par le HC Davos et suit une école secondaire de sport dans la station grisonne. Un an plus tard, Forster fait ses débuts en LNA, se fait immédiatement remarquer et se fait respecter. L'une des premières images de lui qui restera gravée dans les mémoires est celle où, lors des play-off 2001, il élimine un futur compagnon de route d'un cross-check retentissant: l'actuel directeur sportif de Bienne et capitaine du CP Berne à l'époque, Martin Steinegger.
Dès son plus jeune âge, Forster devient un élément porteur de la génération dorée du HCD d'Arno Del Curto, s'assure une place dans le cadre de l'équipe nationale et remporte ses deux premiers titres de champion avant de partir pour les Zurich Lions en 2005. Il doit alors apprendre qu'avec lui non plus, les choses ne vont pas toujours en s'améliorant. La première année à Zurich est difficile, le club est en proie à un chaos marqué par les changements d'entraîneur et Forster est lui aussi critiqué parce qu'il ne répond pas aux attentes élevées. Mais le solide défenseur s'investit dans sa tâche et dans l'organisation et, deux ans plus tard, il est l'un des acteurs clés du titre de champion, son troisième à titre personnel.
L'année suivante, en plein milieu de la saison, c'est le scandale: Forster ne veut soudainement plus jouer pour le club zurichois et rentre chez lui à Davos, résiliant son contrat sans préavis. «Fuite de Zurich», titre Blick à l'époque. Beaucoup de pots sont cassés et Forster doit s'entendre dire plein de choses. Aujourd'hui, il dit: «J'assume ma décision, mais on aurait pu s'y prendre autrement. On est toujours plus intelligent après coup.»
Bonne relation avec Matikainen
De retour à Davos, Forster fête trois autres titres de champion avec le HCD avant de quitter définitivement les Grisons à 34 ans et de s'engager avec le HC Bienne. Pour achever sa carrière deux ou trois ans plus tard, pensent beaucoup. Mais il en fera finalement sept. Il y a un an, Forster a raté de peu son dernier grand objectif, devenir champion avec Bienne, lors du septième match de la finale des play-off face à Genève-Servette. Il peut néanmoins partir la tête haute, car il est resté jusqu'à la fin un personnage clé et n'est jamais devenu un boulet.
Pourtant, il n'a pas eu que du plaisir durant ses derniers mois de hockeyeur professionnel. Le fait que Petri Matikainen, qu'il apprécie beaucoup, ait dû partir fin février et qu'il ait encore dû assister au licenciement d'un entraîneur, lui fait mal. «En fin de compte, cela fait partie du business. Mais derrière tout cela, il y a aussi un destin humain», explique-t-il à ce sujet. Des mots qui lui vont comme un gant. Car ce colosse, dont beaucoup d'adversaires avaient peur, a aussi un côté très sensible. On le sent dans chaque conversation avec lui. De plus, «Fösche», comme tout le monde l'appelle, a un humour très fin.
Le cas Robert Nilsson
Malgré tout, il a régulièrement fait l'objet de gros titres peu flatteurs. Pas seulement à cause de sa fuite de Zurich. Mais aussi lorsqu'une collision avec lui en 2018 a mis fin à la carrière de l'attaquant de Zurich Robert Nilsson. «J'ai encore mal au cœur quand j'y repense. Quand un adversaire reste couché comme ça après un dernier contact avec toi, ça te pèse», déclarait Beat Forster à Blick il y a un an, au bord des larmes.
Le fait que Beat Forster ait annoncé sa retraite de l'équipe nationale à l'âge de 25 ans a également suscité l'incompréhension générale. «Lorsque mon deuxième enfant est né, la famille est passée au premier plan pour moi. Je n'étais plus prêt à passer 13 semaines par an avec l'équipe nationale et à ne pas voir grandir mes enfants pendant ce temps», explique ce père de trois enfants, pour qui la famille a toujours été au centre de toutes les décisions.
Il s'en va donc maintenant. Mais seulement en tant que joueur. La saison prochaine, Beat Forster fera partie du staff des entraîneurs biennois et s'occupera en premier lieu du développement des jeunes joueurs. Il s'en est toujours volontiers chargé de remplir le rôle maître d'apprentissage lorsqu'il était actif. C'est pour cela que les entraîneurs lui ont souvent adjoint le plus jeune de l'équipe comme partenaire défensif. Le directeur sportif de Bienne, Martin Steinegger, sait exactement ce qu'il doit à Beat Forster. Même si sa première rencontre avec lui en 2001 a été douloureuse.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
|---|---|---|---|---|---|
1 |  Lausanne HC | 40 | 22 | 77 | |
2 |  EV Zoug | 40 | 32 | 71 | |
3 |  ZSC Lions | 36 | 34 | 70 | |
4 |  SC Berne | 41 | 15 | 69 | |
5 |  HC Davos | 39 | 19 | 66 | |
6 |  EHC Kloten | 41 | -9 | 65 | |
7 |  HC Fribourg-Gottéron | 40 | -1 | 61 | |
8 |  Rapperswil-Jona Lakers | 40 | -6 | 56 | |
9 |  EHC Bienne | 39 | -1 | 55 | |
10 |  SCL Tigers | 40 | 0 | 54 | |
11 |  HC Ambri-Piotta | 40 | -17 | 53 | |
12 |  Genève-Servette HC | 38 | -7 | 50 | |
13 |  HC Lugano | 38 | -26 | 45 | |
14 |  HC Ajoie | 40 | -55 | 36 |