Gaëtan Haas revient de loin
«Cette semaine, c’est le grand test: me mesurer au niveau international»

Après une saison blanche en raison d'une grave blessure, Gaëtan Haas revient en équipe de Suisse pour la première fois depuis le Mondial 2024. Le Biennois raconte comment il vit cette étape dans son retour au top niveau.
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Grégory BeaudJournaliste Blick

Cet été, Gaëtan Haas nous a accordé une grande interview au moment de revenir au jeu. Sévèrement commotionné, le capitaine du HC Bienne avait vécu un cauchemar durant près d'une année. Même en août dernier, il ne savait pas encore s'il serait capable de retrouver le niveau qui était le sien avant cette grave blessure. Aujourd'hui, il est de retour sous le maillot à croix blanche et se sent bien. Avec le HCB, l'attaquant est en constante progression. Tout roule, donc. Interview en marge des Swiss Hockey Games de Zurich. 

Gaëtan, lorsque l'on s’est vus cet été, si je t’avais dit que tu serais sélectionné en équipe de Suisse en décembre, tu y aurais cru?
C'était quand même dans un coin, oui… mais dans le même temps, j'avais l'impression de penser à quelque chose de tellement lointain. Bien sûr que cette saison, je voulais être de la partie, mais il y avait beaucoup d’étapes à passer avant d’être présent lors de ce tournoi à Zurich. C’était là, quelque part, mais il y avait un vrai chemin à faire.

Quelles étaient les étapes, concrètement?
D’abord, reprendre la glace. Voir comment ça réagit. Faire des entraînements, se remettre dans les duels, dans les contacts. Avoir un premier match. Puis en faire plusieurs, voir si ça tient.

Ce qui n'allait pas de soi, non?
Vraiment pas. Après une dizaine de matches, je ne me disais pas encore que c’était bon. Pour l’instant ça tenait, mais c’était encore fragile. J’avais encore un peu une petite épée de Damoclès au-dessus de la tête. Il a fallu reprendre le rythme, et ça ne tournait pas comme je voulais au début. Et puis là, il y a eu un déclic. J’ai recommencé à jouer le hockey que je veux jouer, et que je savais jouer avant.

Durant tout ce processus, tu étais beaucoup en contact avec Patrick Fischer?
Non, il m’a vraiment laissé tranquille. On a fait le kick-off avec l’équipe cet été, puis plus trop de nouvelles. J'ai plutôt eu des retours de Stoney (ndlr Martin Steinegger, son directeur sportif). Il m'a dit que Patrick Fischer comptait sur moi, mais il ne m'a jamais contacté jusqu’à il y a deux semaines, où il m’a appelé.

J'espère que tu n'avais rien réservé cette semaine...
(il éclate de rire) Non, je n'avais pas de chalet à la montagne. Bien sûr que j’espérais et je pensais que, vu les prestations que je faisais avec l’équipe, je pouvais avoir l’appel. Mais actuellement, depuis qu’il y a notre petite fille, on fait de toute façon tout à la dernière minute. Donc j'étais libre pour venir à Zurich (rires).

J’ai vu, surtout lors des premiers matches, que pas mal de joueurs adverses s’arrêtaient vers toi, discutaient un moment. Dans le vestiaire, tu avais des contacts privilégiés pendant ta rééducation?
Typiquement, j’ai eu pas mal de contact avec Romain (ndlr Loeffel), parce qu’on était un peu dans la même merde. Vraiment. Et c’était bien de pouvoir se soutenir. Après, tu es tellement dans ta bulle pour tout faire afin de revenir… tu n’as pas toujours des contacts avec tout le monde. Tu reçois un message de temps en temps, ça fait plaisir. Et c’est vrai qu’au premier tour cette année, il y a eu beaucoup de monde après les matches qui s’est arrêté pour me dire que c’était cool de me revoir. Ça fait du bien, surtout quand ça vient d’autres équipes.

Milan, c’est une étape claire. À un moment, ce n’était même pas dans ta tête, puis d’un coup tu t’es dit: «En fait, c’est possible». C’est ça?
Oui. Du moment où j’ai senti que je jouais bien, je me suis dit: ok, c’est possible. Mais voilà, on verra. Il faut laisser aller cette semaine. Ça fait presque une année et demie que je n’avais pas joué en équipe nationale. Maintenant, c’est un test: se mesurer à ce niveau-là, voir ce que ça donne. Et c’est aussi ce dont on a discuté avec Fischer.

Je me réjouis de voir ça.
Et moi donc (rires).

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