Le retour vu par d'anciens coéquipiers
«Fribourg est le club parfait pour DiDomenico»

Chris DiDomenico va revenir à Fribourg après un an d'exode à Berne. Deux anciens coéquipiers racontent le Canadien de l'intérieur.
Publié: 06.03.2023 à 09:19 heures
|
Dernière mise à jour: 06.03.2023 à 17:32 heures
Chris DiDomenico a passé deux saisons à Fribourg.
Photo: keystone-sda.ch
Blick_Gregory_Beaud.png
Grégory BeaudJournaliste Blick

Chris DiDomenico a joué deux ans à Fribourg Gottéron avant de quitter la BCF Arena pour rejoindre Berne où il avait signé un contrat pour deux années. Après une saison dans la capitale, le Canadien a résilié son entente avec les Ours pour remonter la Sarine de quelques kilomètres. «DiDo» s'est entendu avec les Dragons pour les deux prochaines saisons.

Une issue qui n'étonne ni Jérémie Kamerzin ni Philippe Furrer, des anciens coéquipiers: «Je ne suis pas surpris, car cela s'était très bien passé avec lui durant deux saisons, précise le Valaisan. Et surtout, cela s'était terminé de manière propre entre lui, l'équipe et le coach. C'est donc cohérent qu'il revienne. Il avait tout donné jusqu'à la fin. Il suffit de le voir marquer deux buts samedi pour Berne. On comprend bien comment il fonctionne. Il ne ménagera jamais ses efforts et c'est pour cela qu'il est tant apprécié.»

Sous le maillot fribourgeois, le Canadien de 34 ans a laissé d'excellents souvenirs. Avec lui, Fribourg a atteint une demi-finale la saison dernière et a battu Lausanne en quarts en partie grâce à la qualité de son jeu. «Je l'ai connu comme adversaire et comme coéquipier, remarque le Valaisan qui a mis un terme à sa carrière en fin de saison dernière. J'ai eu une image totalement différente de lui. J'ai toujours eu du respect pour lui, car c'est un crocheur. Un gars qui veut gagner à tout prix. On peut discuter sur certains comportements, mais c'est quelqu'un qui ne triche jamais et a une vraie haine de la défaite. Je ne voyais pas ce côté de sa personnalité lorsque je jouais contre lui.»

L'ancien défenseur ne comprend par contre pas le discours mentionnant le fait que seul Christian Dubé sait «en faire façon». «Il suffit de voir la saison à plus de 50 points qu'il vient de faire à Berne, tranche-t-il. Il a joué sous deux entraîneurs différents, mais il a toujours produit.» Un avis partagé par Philippe Furrer: «Je ne pensais pas qu'il aurait autant de points à Berne. C'est un joueur avec un grand caractère et qui est facile à gérer lorsque tout se passe bien. Un peu moins quand c'est difficile. Je pensais toutefois qu'ils auraient trouvé un moyen pour que cela fonctionne mieux avec le SCB.»

«
«Je pense que DiDo n'a pas besoin de Dubé pour avoir du succès, tout comme l'inverse est également juste. Mais il passe bien dans la philosophie de jeu que veut le coach.»
Jérémie Kamerzin, ancien coéquipier de Chris Didomenico
»

Jérémie Kamerzin et Philippe Furrer en sont convaincus. L'associaiton Dubé/«DiDo» est bonne: «Au vu des stats passées et actuelles, en tant que joueur offensif, il livre la marchandise partout où il passe. Par conséquent, je ne pense pas qu’il ait besoin de Dubé pour performer. Toutefois, le système voulu par Dubé, dans lequel les joueurs doivent prendre des initiatives et leur responsabilité, correspond très bien à un joueur de ce type. Et DiDomenico adore ça. Il vit pour ça.»

Pour Philippe Furrer, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte: «Christian Dubé le prend comme il est. Il ne veut pas le faire entrer dans une case et le laisse faire ce qu'il aime. C'est une des clés pour le gérer. Quand tu veux trop le pousser dans une direction, il n'aime pas. Cela ne veut pas dire qu'il pouvait faire ce qu'il voulait pour autant. Peut-être juste un petit peu plus qu'ailleurs. Mais avec lui, on sait exactement ce qu'on a. Il n'y a pas de surprise.»

Jérémie Kamerzin continue son analyse: «Je trouve intéressant de ce que sous-entend ce move de la part de Dubé. Il s’est dit qu’il n’aurait pas dû le laisser partir, ou qu’il n’avait pas le budget à ce moment. Mais il ne s’est pas figé sur sa décision et il a décidé de le faire revenir dans l’équipe pour contribuer au succès du club.»

«Une énergie positive»

Lorsqu'ils partageaient le même vestiaire, Kamerzin et DiDomenico étaient voisins. «Il participait à la bonne ambiance, se souvient-il. C'est un gars qui amenait chaque jour une énergie positive à la patinoire.» Une image qui tranche avec celle plus taciturne que dégage le Nord-américain. «Je ne m'y attendais pas forcément non plus avant de le connaître, rigole-t-il. Mais aujourd'hui, je ne peux qu'en parler en bien. C'est d'ailleurs un des coéquipiers avec lequel j'ai toujours beaucoup de contacts même si j'ai arrêté ma carrière. Pour moi, cela prouve que c'est un bon gars.»

Et, finalement, même certaines frasques du No 88 plaisent à Jérémie Kamerzin. «Le hockey est un divertissement. Les gens veulent vivre des émotions, non? On ne peut pas espérer mieux que lui pour cela. Oui, il peut de temps en temps coûter un but en zone défensive, mais il va t'amener du spectacle à chaque match. Pour Fribourg, c'est une bonne nouvelle, car c'est le club parfait pour DiDomenico.»

Et Furrer de conclure: «Je pense que le public de Fribourg va rapidement oublier ce passage d'une année à Berne. Les gens ont vu durant cette saison à quel point un joueur comme lui pouvait manquer. Cette capacité de créer sans cesse quelque chose est très précieuse pour une équipe. Il avait été très bon l'an dernier lors du quart de finale de play-off face à Lausanne, par exemple. J'attends désormais de le voir jouer à haut niveau sur une longue période en play-off. Cela ne lui est pas arrivé pour le moment durant sa carrière.»

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la