Fin du suspense. Fin de la saga, aussi. «Je vous donne cette interview, mais après j’espère qu’on parlera un peu moins de moi.» Joel Genazzi n’a pas pour habitude d’être le joueur le plus médiatisé. Il l’a pourtant été durant une dizaine de jours durant lesquels il est passé par tous les états d’âme. Il y a d’abord eu cette mise à l’écart à la suite d’un problème de comportement interne au vestiaire. Puis, une décision de ne pas jouer durant quatre matches et, enfin, un retour mercredi soir à Mannheim en Champions Hockey League.
Que s’est-il passé durant ce temps? «Pour moi, c’était clair que si je jouais à nouveau, c’était parce que mon avenir était certain», nous a-t-il confié. Mais pas uniquement clair pour les dirigeants du Lausanne HC, d’ailleurs, pour lui-même surtout. «J’ai commencé cette saison avec des ambitions, a-t-il détaillé. Jouer en équipe de Suisse en était une. Et lorsque j’ai dû jouer en tant que septième défenseur, cela m’a tout de même fait un peu mal.»
«Discussions franches»
Raison pour laquelle il n’était pas forcément heureux. «Mettez-vous à ma place, poursuit-il. J’étais en fin de contrat et je ne jouais pas. C’est une situation difficile. On ne va pas se mentir, j’étais au fond du bac. C’est aussi la raison pour laquelle j’ai demandé à ne plus jouer pendant une période.» Cette situation a duré quatre matches. «Et mes discussions avec Petr Svoboda (ndlr Directeur des opérations hockey) et John Fust (ndlr directeur sportif) ont été franches et ouvertes. Je me suis senti soutenu.»
Au cœur de ces discussions? Le futur du joueur. «Au début de saison, je n’étais peut-être pas prêt à accepter n’importe quel rôle, se livre-t-il franchement. C’est un processus qui a mis du temps. Je suis très reconnaissant au club de me l’avoir donné. Je me suis senti respecté et compris. Dans le vestiaire également, d’ailleurs. Personne ne m’a jamais jugé.»
Départs douloureux
Dans une interview qu’il nous avait accordée récemment, il avait d’ailleurs admis se sentir mis à l’écart par des joueurs plus jeunes. Alors pourquoi rester? «Parce qu’à Lausanne, je sais ce que j’ai, défend-il. Bien sûr qu’être septième défenseur ne me satisfait pas et je vais continuer de travailler pour ne plus l’être. Mais qui me garantit que j’aurais eu un plus grand rôle ailleurs?»
Au moment de se faire toutes ces réflexions concernant son futur, Joel Genazzi a encore vu bon nombre de ses coéquipiers de longue date s’en aller. Il y a eu Josh Jooris cet été qui a été échangé à Genève et, ensuite, l’annonce du départ de Christoph Bertschy au terme de la saison pour Fribourg. «Ces deux nouvelles m’ont affecté, c’est sûr. Mais j’ai compris. Et j’ai également compris pourquoi il y a eu ces départs en plus d’autres par le passé.
Malgré tout, Joel Genazzi a décidé de continuer pour trois saisons supplémentaires. Il aura l’occasion de devenir le joueur le plus capé de l’histoire du club devant Florian Conz et Benjamin Antonietti. En plus, il est désormais apaisé après avoir signé ce contrat de longue durée. «Je me réjouis de retrouver la glace et les supporters de la Vaudoise aréna.» Et quel sera son rôle? «Je ne sais pas, mais je suis prêt à accepter tout ce que l’on me donne.» Et, surtout, reprendre un poste un peu moins sous les projecteurs des médias. Et, pourquoi pas, un peu plus en vue sur la glace.