«Je ne m'énerverai pas ce soir. Je l'ai déjà fait samedi à Langnau. Au bout d'un moment, j'en ai plein le cul de répondre à ces questions après les matches. Je ne me fâcherai pas. Demandez aux joueurs.» Dans les couloirs de la Tissot Arena, les mots de Christian Dubé sont secs. Le ton, lui, ne monte pas.
Le technicien attendait une réaction de ses joueurs après une très mauvaise prestation à Langnau samedi dernier. Il l'a partiellement eue. Durant 20 minutes, les Dragons ont été irrésistibles face à un HC Bienne qui n'a pas touché le puck ou presque. «Vous connaissez l'histoire de Dr Jekyll et Mr Hyde? C'est exactement nous. On est un monstre durant 20 minutes et de gentils garçons pendant les 40 autres. On s'est fait rouler dessus.»
Une marionnette derrière le banc
Le principal problème? Le manque de constance. «Vous l'avez dit vous-même à l'instant, prend-il les journalistes à témoin. La semaine dernière, nous avons fait un match extraordinaire contre Zurich malgré la défaite. Et là... Je n'ai pas de réponse. Encore une fois, allez demander aux joueurs. Arrêtez de me poser ces questions. Demandez aux joueurs. En l'état, tu peux mettre une marionnette derrière le banc ou faire venir Bob Hartley, est-ce que cela ferait une différence?»
Christian Dubé a une analyse très claire de la situation. «Cela fait depuis le début de saison que je le répète. L'équipe est satisfaite de ce qu'elle a réalisé l'année passée. On n'a pas le couteau entre les dents. Pourquoi cela a fonctionné lors du dernier championnat? Car les gars s'étaient faits ramasser comme des gamins en play-off la saison précédente. Ils avaient envie de prouver quelque chose. Là? Ce n'est pas le cas. Si on n'a pas le feu, on ne fera pas les play-off. Que voulez-vous que je vous dise?»
À nouveau, le technicien demande aux médias de parler aux joueurs. Et aux leaders plus principalement. «Dans n'importe quel sport ou n'importe quelle équipe, c'est toujours la même chose. Si tes meilleurs joueurs ne se comportent pas comme tes meilleurs joueurs, tu n'auras aucun succès. Ce n'est pas une question de talent si un gars n'est pas dérangé de ne pas marquer de point durant une série de plusieurs matches. Si cela ne les touche pas, que puis-je faire? En tant que coach, tu espères que les gars seront assez fiers pour aligner deux bons matches de suite. Mais on triche. C'est simple. Tu ne peux pas gagner quand tu triches.»
Parmi ces leaders, Killian Mottet est forcément concerné. L'ailier ne s'est pas défilé et a affronté les questions qui fâchent. «Mais cela fait chier tout le monde, vous savez, entame-t-il. Il y a énormément de frustration. Nous devons trouver des solutions. C'est sûr que je ne peux pas être satisfait de mes prestations en ce moment.» Questionné sur le manque de constance, le No 71 des Dragons prend son cas en exemple. «Il faut être honnête, je suis moins bon que l'année passée. On doit travailler pour que cela change.»
Deux matches avant la pause
Christian Dubé semble ne pas savoir quel levier activer pour provoquer une réaction. Son message est-il compris par ses joueurs? «C'est le cas, oui. Cela avait fonctionné il y a 2 ans après une défaite à Davos. On sait tous pertinemment que l'on doit réagir. On en est tous conscients et nous sommes 30 à être concernés par cette situation.»
Avant la pause de l'équipe nationale, Fribourg Gottéron va disputer encore deux matches: samedi à domicile contre Berne et dimanche à Davos. «À nous de faire en sorte que cela tourne», positive Killian Mottet, l'un des leaders en panne d'efficacité dans cette équipe de Gottéron qui vit décidément une saison faite de hauts et de bas.