«Yakin est le chef, mais ...»
L'ancien capitaine Alain Geiger défend Granit Xhaka

Voici ce que prévoit Alain Geiger après son départ du Servette FC et pourquoi l'ancien capitaine de la Nati soutient son successeur Granit Xhaka (31 ans) après ses critiques contre Murat Yakin (48 ans).
Publié: 12.09.2023 à 13:51 heures
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112 sélections pour la Suisse: Alain Geiger.
Photo: Blicksport
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Stefan Kreis

Parfois, les entraîneurs se retirent complètement après un licenciement, ne veulent plus rien savoir du business pour le moment, disparaissent dans la nature et éteignent leur téléphone portable. Mais souvent, le football agit comme une drogue et rares sont ceux qui s'en débarrassent. Alain Geiger, 62 ans, fait partie de ces gens.

Un peu plus de deux mois se sont écoulés depuis son départ du Servette FC, mais le Valaisan veut déjà repartir au combat. «Je suis prêt pour une nouvelle mission», déclare celui qui a passé cinq ans, une demi-éternité en football, sur la ligne de touche du Servette FC. Mais Geiger n'a pas encore tout à fait digéré son éviction, car il aurait aimé récolter les fruits de son bon travail et jouer la qualification pour la Ligue des champions.

Geiger prend la défense de Xhaka

Le temps libre est, comment pourrait-il en être autrement, occupé par le football. Samedi, Geiger a regardé le match de l'équipe nationale contre le Kosovo et a constaté comme tout le monde que Granit Xhaka, après l'égalisation de dernière minute à 2-2, a vivement critiqué l'intensité de l'entraînement. Pour le Valaisan, le capitaine de longue date de la Nati aux 112 sélections, ces déclarations ne sont pas un problème. «Je vois cela de manière positive. C'est un appel au réveil pour tout le monde. Granit est une personnalité, sa carrière parle d'elle-même, il en a le droit.»

De son côté, Stéphane Henchoz, lui aussi ancien international suisse, estime que, bien que cette critique aurait dû se faire en interne (si ce n'a pas été le cas), c'était le bon moment pour qu'elle ait lieu. «Le capitaine, qui est tout sauf naïf, a considéré cette sortie comme le dernier moyen de faire bouger les choses avant qu'il ne soit trop tard. Car dans ce faible groupe de qualification, il est possible à l'heure actuelle d'agiter de tels problèmes sans se mettre en danger. Juste avant l'Euro, il serait trop tard.»

«Yakin doit ouvrir la porte à un joueur comme Xhaka»

Bien sûr, selon Geiger, les entraînements en équipe nationale sont moins intensifs qu'en club. Mais celui qui perd 1-6 contre le Portugal lors de la Coupe du monde et qui encaisse encore un but à la dernière seconde contre la Roumanie (2-2) et contre le Kosovo doit fondamentalement se remettre en question. En tant qu'entraîneur, il n'a lui-même jamais eu de problème lorsqu'un joueur s'est exprimé de manière critique. Même en public. Cela n'a fait que mettre en valeur sa personnalité. Geiger, qui était également un joueur au caractère bien trempé, explique: «À Servette, j'ai travaillé avec Gaël Clichy et celui-ci s'est entraîné sous Pep Guardiola. C'était un joueur très exigeant, il demandait beaucoup. Mais je l'ai toujours écouté quand il avait quelque chose à dire».

Le Valaisan estime que Murat Yakin doit entretenir les mêmes rapports avec Granit Xhaka. «En Suisse, on accorde encore trop d'importance à la hiérarchie. Bien sûr, Murat Yakin est le chef en tant qu'entraîneur. Mais il doit ouvrir la porte à un joueur comme Granit Xhaka et communiquer ouvertement avec lui.» Selon lui, Xhaka a joué un rôle prépondérant à Arsenal sous Mikel Arteta et maintenant à Leverkusen avec Xabi Alonso. Deux entraîneurs exigeants d'après Geiger. Les attentes du capitaine envers son sélectionneur sont donc grandes.

L'entraîneur de la Nati pourra-t-il les satisfaire? Ou est-ce qu'il y aura bientôt une autre dispute?


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