Raoul Savoy, qui travaille depuis vingt ans en Afrique, avait prévenu Vladimir Petkovic: la passion et la ferveur autour de l'équipe nationale algérienne n'ont rien à voir avec ce qu'il a connu en Suisse.
Une mise en garde visant à faire sortir l'ancien sélectionneur de la Nati de sa réserve habituelle, dans ce pays fou de football qu'est l'Algérie, là où la pression de la rue, et donc des médias, n'a rien à voir avec la paisible Helvétie.
Vladimir Petkovic en a déjà eu un aperçu lundi lors de sa conférence de presse d'intronisation. Lors de celle-ci, il a dû forcer sa nature pour faire ce qu'il ne faisait jamais en Suisse: répondre précisément à des questions concernant ses joueurs.
Un moment l'a fait sourire, en particulier, lorsqu'un journaliste lui a demandé comment il allait gérer la pression. «Les Suisses sont gentils par rapport à nous», l'a prévenu son interlocuteur. Cette remarque a semblé amuser Vladimir Petkovic.
«J’ai l’habitude de travailler sous pression, et dans le monde du football c’est tout à fait normal d’avoir de la pression. Dans le football, travailler sans pression n’est pas intéressant, surtout quand on vise de grands objectifs. Quand j’ai consulté des gens pour savoir ce qui m’attendait ici, j’ai tout de suite compris que j’aurais les mêmes conditions que j’avais à Rome quand j’étais à la Lazio», a répondu «Vlado».
«J’ai pris en main une équipe d’une grande nation, d’un grand pays, non seulement par sa superficie, mais aussi sa réputation dans le monde du football, une équipe soudée et qui a de grandes possibilités sur le plan sportif. Je reste très positif, et je compte faire un grand travail et parvenir à de bons résultats avec l’aide de ceux qui travailleront à mes côtés. Ce qui est important pour moi, c’est de travailler la cohésion de l’équipe et sa solidité comme groupe. Non pas comme une somme d'individualités», a-t-il également déclaré, fidèle à ses principes et à sa notion de groupe, essentielle à ses yeux.
S'il aura la pression de la rue et du peuple algérien, Vladimir Petkovic a également des objectifs à remplir, lui qui a déjà vu son salaire présumé être affiché à la Une du plus grand quotidien sportif du pays.
«Lorsqu’on fait ce genre de contrats, il est important de fixer des objectifs à atteindre par les deux parties. Le premier objectif c’est de s’améliorer, faire des progrès et procéder pas à pas et, pour moi, le prochain match est toujours plus important que le précédent. Le premier objectif est celui de se placer dans les compétitions africaines, en attendant de le faire à d’autres niveaux. Lors des dernières années, l’Algérie a obtenu de très bons résultats et en tant que coach, évidemment, il est important d’aller au-delà de ce qui a été réalisé et de viser la prochaine Coupe du monde aux Etats-Unis», a-t-il ajouté.