Dans tous les cas de figure, quoi qu'il se passe lors du prochain match, et selon tous les scénarios, si la Suisse ne perd pas à Pristina, elle sera directement qualifiée pour la Coupe du monde. Voici la bonne nouvelle pour les fans de la Nati et les plus pragmatiques d'entre eux se diront: comment une équipe victorieuse 4-0 à l'aller, et qui aurait pu l'emporter encore plus largement, pourrait-elle trembler une seule seconde deux mois plus tard face au même adversaire?
Une finale à Pristina?
La réponse est assez simple, en fait: ce match serait une finale, à Pristina, et si la Suisse a plus de certitudes que le Kosovo dans le jeu, et plus de talent individuel à tous les postes mis à part en pointe où Vedat Muriqi n'a aucun équivalent dans le onze suisse, tout ce que représente ce match le rendrait périlleux pour la Nati si d'aventure la qualification devait s'y jouer.
La Suisse, c'est un fait, a dix buts d'avance sur le Kosovo aujourd'hui, ce qui signifie qu'elle peut plier l'affaire avant de voyager à Pristina. Et pour cela, il faudra battre la Suède trois jours plus tôt à Genève, dans un stade qui sera à guichets fermés. Une victoire et l'affaire serait dans le sac, quoi qu'il se passe entre Slovènes et Kosovars à Ljubljana. Que l'on ne s'y trompe pas: la Suisse, aujourd'hui, est toujours dans une position plus que favorable, mais la marge, si elle est réelle, n'est pas infinie.
A Bâle, les défenseurs avaient fait exploser le barrage
Après des débuts enchanteurs dans ces qualifications, le match de lundi à Ljubljana a fait office de douche froide. La Nati n'a pas pris l'eau, non, mais elle a cruellement manqué d'idées et s'est rendue compte que lorsqu'elle ne faisait pas la différence d'entrée sur coup de pied arrêté, alors elle pouvait se retrouver en difficulté face à un bloc bas, un peu comme lors de la fin (très pénible) des qualifications pour l'Euro 2024.
Tout le monde l'a un peu oublié à l'heure de l'analyse, mais il n'est pas inutile de rappeler qu'à Bâle face au Kosovo (4-0) et à la Slovénie (3-0), l'ouverture du score est à chaque fois venue d'un corner, par Manuel Akanji d'abord, par Nico Elvedi ensuite. La Nati a déroulé par la suite et marqué de forts jolis buts en faisant participer tous ses attaquants (Dan Ndoye, Breel Embolo, Ruben Vargas), mais la réalité est que ce sont des défenseurs qui ont forcé les barrages d'un coup de casque.
Ce lundi, à Ljubljana, il a fallu attendre la 87e pour assister à un tir cadré dangereux (d'un... défenseur, Miro Muheim), et le deuxième est venu de Granit Xhaka. Murat Yakin a pesté contre le terrain et s'est étonné de la tactique défensive des Slovènes, mais si la Nati n'a pas dynamité cette arrière-garde, c'est en premier lieu à son manque d'idées qu'elle le doit.
La qualification se jouera en novembre, comme en 1993
Alors voilà, rien n'est fait encore, et le match contre la Suède s'annonce délicat à anticiper, vu qu'il apparaît acquis que les Vikings changeront de sélectionneur tant la situation de Jon Dahl Tomasson paraît intenable après la double défaite à domicile (Suisse 0-2, Kosovo 0-1) de ce rassemblement d'octobre. Le mois de novembre sera peut-être très doux pour la Nati, comme en 1993 lorsqu'il avait envoyé Stéphane Chapuisat et ses copains en Amérique, mais il pourrait tout aussi bien être explosif. La beauté et l'incertitude du football...