Une esplanade déserte, des guichets fermés (malheureusement au sens propre), une température proche de zéro et une pluie glaciale, la fête européenne des Servettiennes a un peu perdu de son éclat. À une heure du coup d’envoi, seuls les projecteurs allumés de l’enceinte et quelques gilets fluo de stadiers transis permettent de balayer les derniers doutes. C’est bien ce mercredi soir que le Stade de Genève accueille le troisième (et dernier) match de poule des Grenat en Ligue des champions.
Sur le terrain labouré, les championnes de Suisse n’ont pas démérité face à Wolfsburg l’une des meilleures équipes d’Europe. Les Allemandes n'ont salé l’addition qu'en fin de match. «Même si ces deux buts à la fin sont décevants, nous avons longtemps su rester compact, a souligné la capitaine Alyssa Lagonia. Notre adversaire a eu de la peine à trouver des espaces et je suis fière de mon équipe.» Score final 3-0: c’est deux goals de moins qu’au match aller mi-octobre.
Cette campagne européenne a laissé des traces du côté de Servette Chênois. L’entraîneur Eric Sévérac n’a plus que trois joueuses de champ à disposition sur le banc, alors que le règlement autorise le Valaisan à faire entrer cinq remplaçantes sur le terrain. «Il ne faut pas oublier que nous avons le plus petit effectif de la compétition, a rappelé la joueuse canadienne. La saison est presque terminée. Forcément, les blessures et la fatigue s'accumulent.»
Une affluence un peu gonflée
En tribunes aussi, cette «der» à la maison n’a plus la même saveur que la pendaison de crémaillère. Le record d’affluence (12’782 personnes) et la joyeuse kermesse du match de Chelsea ne remontent qu’à un mois, mais l’engouement populaire s’est essoufflé à Genève.
Le club féminin de la ville - qui évoluait en deuxième division il y a à peine plus de trois ans - n'oublie pas non plus d'où il vient. «Nous jouons toujours avec le même plaisir en Ligue des champions, a relativisé l'entraîneur Eric Sévérac en conférence de presse. Match après match, nous avons grandit. L'effectif n'a cessé de s'améliorer depuis nos débuts dans cette compétition.»
Les conditions météorologiques et les lourdes défaites n’ont pas vraiment aidé le caissier grenat. Ce mercredi, son collègue speaker a annoncé la présence de 3249 irréductibles. Il y avait certainement moins de monde que ça. Qu’importe. Elle fût belle, mais la fête est finie pour les Servettiennes.
Enfin, pas tout à fait. L’équipe genevoise – composée en majorité de joueuses non professionnelles – vivra encore une dernière fois ce frisson. Jeudi prochain, le SFCCF défiera la grande Juventus à Turin. Ramener un point aurait tout de l’exploit homérique. Mais cette aventure européenne connaîtrait déjà un «happy end» si les Genevoises parvenaient à inscrire leur premier but dans cette Ligue des champions.