Il fera chaud, au sens propre du terme: près de 30 degrés sont annoncés à Bucarest pour le coup d'envoi du quart de finale de l'Euro M21 entre la Suisse et l'Espagne. Soit deux fois plus que lors du dernier match de groupe contre la France. Contre les Bleus, l'équipe nationale des M21 n'est restée qu'une heure à bonne température, avant de recevoir une claque (4-1).
Contre l'Espagne, classée première des équipes des moins de 21 ans, l'enjeu est de taille. Les Rougets vont devoir délivrer une sacrée prestation, de A à Z, pour espérer se qualifier pour les demi-finales.
Une victoire contre l'Espagne repousserait les limites de l'équipe nationale M21. Les performances mitigées contre la Norvège, l'Italie et la France lors de la phase de groupes seraient oubliées. Le fait que la Suisse ait terminé deuxième du groupe malgré la plus mauvaise différence de buts, le plus grand nombre de buts encaissés et uniquement grâce à la règle spéciale du tournoi, ne gênerait plus personne.
Coup de pouce pour le football suisse
Gagner dans un match à élimination, contre une équipe espagnole composée de potentiels joueurs de classe mondiale, c'est s'offrir un gros coup de projecteur, lors de la plus importante compétition de jeunes d'Europe. De plus, l'objectif de la qualification aux Jeux olympiques serait presque atteint. Un succès immense au vu de la grande concurrence à cet Euro M21.
Les M21 sont, dès à présent, une aide au développement de la Super League. Celle-ci a récemment perdu de l'importance au niveau international. L'accession des M21 aux demi-finales de l'Euro donnerait un coup de pouce au football suisse – et signifierait de l'argent comptant pour ces clubs.
En effet, 18 des 23 joueurs de l'équipe nationale M21 évoluent en Super League. Lors des négociations de transfert, Bâle, Young Boys, Lucerne et les autres clubs suisses pourraient avancer qu'un participant aux demi-finales de l'Euro coûte un peu plus cher que la normale. «L'équipe nationale M21 est la plus importante pour faire de la publicité pour notre Super League», détaille Pierluigi Tami, directeur des équipes nationales.
Transferts prévus de longue date
A propos de publicité, chaque joueur peut aussi faire sa propre promotion lors de ce quart de finale. Celui qui performe bien dans une rencontre à élimination directe contre l'Espagne, voire, dans le cas des attaquants Zeki Amdouni, Dan Ndoye ou Kastriot Imeri, qui marque un ou plusieurs buts contre un favori du tournoi, attire forcément l'attention.
«Si la Suisse passe un tour, cela peut susciter des intérêts supplémentaires pour l'un ou l'autre joueur. Mais en règle générale, un seul match n'a que peu d'influence sur le montant du transfert ou le salaire», tempère Christoph Graf, conseiller de joueurs.
Selon lui, les transferts sont dans quasi tous les cas planifiés de longue date. Celui qui est sur le point de changer de club cet été a déjà réglé la plupart des détails en amont. «Un but d'Amdouni contre l'Espagne serait un bon argument de négociation pour David Degen», poursuit Christophe Graf en évoquant la probable vente à l'étranger de la star montante du FC Bâle.