Didier Tholot n'a pas changé, même après cinq semaines de vacances. En quinze minutes de conférence de presse, ce lundi à Crans-Montana, l'entraîneur du FC Sion a dû parler une bonne dizaine de fois de «travail», de «travail» et encore de «travail». Et le meilleur exemple, pour lui, vient de tout en haut.
«Sans travail, on ne peut pas réussir. On l'a vu encore à très très haut niveau, avec le Paris Saint-Germain. On a vu des joueurs bosser comme des fous sur le terrain. C'est l'état d'esprit qu'on essaie de mettre en place», a imagé l'entraîneur du FC Sion, pour lequel les valeurs d'humilité sont essentielles.
Jamais il ne transigera sur ce point, ce qui se reflète dans ses compositions d'équipe, notamment sur les ailes où il demande un gros travail à ses joueurs. Ainsi, un joueur comme Théo Berdayes, pas le plus doué techniquement de ses ailiers, plaît particulièrement au technicien, précisément pour son repli défensif, son attitude irréprochable et son sens du sacrifice. Didier Tholot l'a encore assuré ce lundi à Crans-Montana: pour figurer dans son équipe, il faut savoir courir dans les deux sens du terrain.
Les premiers jours d'entraînement depuis la reprise lui ont plu, d'ailleurs. «Je vois beaucoup d'investissement, de qualité et d'envie dans cette équipe», assure-t-il, alors que l'objectif du club est fixé: le top 6. Pour y parvenir, tant Didier Tholot et Barthélémy Constantin sont conscients du fait qu'il faudra améliorer l'équipe qualitativement. «On veut progresser, c'est sûr. Quand Barth est venu discuter avec moi à Bordeaux, on a parlé d'une feuille de route pour reconstruire le club. Pour l'heure, tous les objectifs ont été remplis. D'abord, il fallait remonter en Super League et ramener le public au stade. Ensuite, se maintenir. Maintenant, on veut passer à l'étape d'après.»
La tendance était à la séparation
Le discours sonne juste, il est cohérent et réfléchi, ce qui change des dernières années à Sion. Il n'empêche: il s'en est fallu de peu pour que Didier Tholot ne soit plus l'entraîneur du FC Sion, malgré un contrat encore valable pour une année. L'entraîneur du FC Sion était fatigué en fin de saison dernière, touché par plusieurs critiques publiques de son président Christian Constantin, et il avait lui-même laissé planer un très gros doute sur son avenir une fois le maintien acquis.
La tendance était même plutôt à un départ, avec une seule question: allait-il démissionner et se priver d'une année de salaire? Ou allait-il se faire licencier et parvenir à un accord à l'amiable, plus avantageux financièrement? Au final, pour le plus grand bonheur de la majorité des fans du FC Sion, Didier Tholot est toujours là. Et, s'il reconnaît que la question de son départ a pu se poser, il assure être là et bien là.
Une discussions d'hommes avec le président
«On a eu une grosse discussion avec le président une fois la saison terminée. On s'est parlés en tant qu'hommes», révèle Didier Tholot, qui n'a sans doute pas hésité à rappeler à Christian Constantin que tous les objectifs qui lui avaient été assignés depuis son arrivée ont été remplis. Et que cela comptait aussi très largement à l'heure du bilan et aurait pu lui permettre d'éviter les flèches publiques.
«Ce qui est sûr, c'est que mon aventure n'est pas finie. Je suis plus près de la fin de ma carrière que du début, c'est sûr, mais j'ai encore à offrir. Je pense qu'il y a la possibilité de réussir quelque chose à Sion, j'en suis toujours persuadé et l'objectif du top 6 est réaliste en améliorant l'équipe», assure Didier Tholot, lequel n'a pas besoin de son président pour faire son auto-critique.
«Je ne suis pas anxieux, au contraire»
«On aurait pu faire mieux. J'ai fait des erreurs dans ma gestion. Le club en a peut-être fait aussi. On a discuté, on a mis les choses à plat et on est capables de faire quelque chose de cohérent, d'aller dans les 6. C'est tout ce qui compte», dit-il. Tout de même, se sent-il apte à donner le meilleur de lui-même avec la crainte constante de perdre son poste? Il le sait mieux que personne: un mauvais départ dans ce championnat, alors que Sion se fixe un objectif très élevé, et la pression sera vite énorme.
Dans ce cas-là, n'y a-t-il pas une part de lui qui se dit qu'il aurait mieux fait de partir une fois le maintien acquis, la tête haute? «Sincèrement, ces considérations, je m'en fous. Vraiment. Je ne suis pas anxieux. Au contraire, je suis même très serein, parce que j'ai des certitudes. On a un staff qui va énormément bosser, qui va s'impliquer à fond pour faire de Sion une équipe du top 6. Mon état d'esprit est toujours le même: je vais tout donner pour ce club et on verra bien où ça nous mène.» Un temps. Il reprend. «Je suis entraîneur du FC Sion. Je fais ce que j'aime. Quoi qu'il arrive, j'aurai fait mon job à 100%. Le reste, ça ne me préoccupe pas.»
José Sinval redescent à la formation
Le staff, justement, va bouger un peu, avec l'arrivée de la légende Vilmos Vanczak au poste d'adjoint. «On sera encore plus précis, encore plus réactifs, avec deux adjoints au coeur du jeu», explique l'entraîneur du FC Sion, en faisant référence à Benjamin Bertrand et au Hongrois. José Sinval, lui, va redescendre à la formation, s'occuper plus spécifiquement des attaquants.
Depuis l'arrivée de Didier Tholot, Sion remplit les objectifs qui lui sont assignés. Sera-ce le cas cette année encore? Ce qui est sûr, c'est que la méthode sera celle de la patience. «Je reste persuadé que pour réussir quelque chose, il ne faut pas être impatient, il faut y aller étape par étape. Sion prend la bonne direction, j'en suis convaincu.»