En visite chez la star du LS
Alvyn Sanches: «Le football me manque»

«J'ai fait de grands progrès et je rêve de la Coupe du monde 2026», témoigne Alvyn Sanches, en exclusivité pour Blick. Visite auprès du joyau lausannois, dont la rééducation, lente et pénible, se déroule plutôt bien.
Publié: 09:55 heures
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Dernière mise à jour: 13:46 heures
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«Le football me manque», déclare à Blick la star lausannoise Alvyn Sanches.
Photo: TOTO MARTI
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Sven Schoch

En temps normal, sa souplesse est une arme, ses dribbles à pleine vitesse sa signature. Mais l’été 2025 n’a rien de normal. Alvyn Sanches soulève de la fonte dans une salle de gym suffocante, en plein cœur de Lausanne. Trois mois après sa déchirure des ligaments croisés du genou droit, la vie du jeune homme de 22 ans se résume à une chose: bosser dur, chaque jour, des heures durant.

Et pour l’instant, tout se passe bien: «Je me sens très bien, vu les circonstances. Que ça continue comme ça», lance le meneur blessé du Lausanne-Sport à «Blick». Il nous confie aussi une mise à jour personnelle: «J’ai commencé les exercices de musculation pour mon genou. Et je travaille aussi la stabilité. Les progrès sont là, ça me satisfait.» Malgré la souffrance, Alvyn Sanches ne rechigne pas à la tâche: «J’aime ce que je fais, parce que je vois que mon corps réagit. Je sens les progrès. Et ça me motive!»

L’ascension stoppée net

Retour en mars. Alvyn Sanches illumine la Super League, enchaîne les buts, et une première convocation en équipe nationale est dans l’air. Il figure dans le groupe pour un match amical en Irlande du Nord. Et Murat Yakin lui offre sa grande première le 21 mars. Personne ne se doute que la soirée à Belfast se terminera sur le point le plus douloureux de sa carrière.

Les faits: dans les arrêts de jeu, il se jette dans un duel, perd l’équilibre et se retrouve au sol. Douleur fulgurante. «J’ai juste espéré que ce n’était pas trop grave. Rien d’autre ne me traversait l’esprit.» L’espoir s’éteint dès le lendemain avec le diagnostic: grave blessure au genou, au moins six mois d’arrêt. «J’étais juste triste. Vraiment triste.»

L’équipe nationale le soutient, Murat Yakin lui envoie un message, le club publie une photo pour lui remonter le moral. «Ça m’a aidé. Mais il m’a fallu trois ou quatre jours pour encaisser le coup. C’était dur à accepter.» Il se replie sur lui-même, réfléchit. Le

jeune talent rêvait d’un transfert au printemps : «Il y avait beaucoup à digérer. Mais ça aussi, ça fait partie du foot.»

Aujourd’hui, il a accepté sa nouvelle réalité. Dans le «Motion Lab», il bosse avec d’autres athlètes et des physios sur son retour. Les journées sont réglées à la minute près. Lors de notre visite, son emploi du temps est chargé. Alvyn Sanches pose sa jambe sur un «medicine ball», sourire aux lèvres, plein d’assurance: «Je suis à mi-chemin. Maintenant, il s’agit de devenir encore plus fort pour revenir sans douleur sur le terrain.» Dans un mois, il espère toucher à nouveau le ballon. «Ça fait longtemps. Le foot me manque.»

Du foot de quartier à la Super League

Parfois, il repense à cette époque insouciante, quand il jouait au foot de rue avec son pote Isaac Schmidt, aujourd’hui à Leeds. À Praz-Séchaud, c’était cinq contre cinq, sans arbitre, sans règles. «C’était que du plaisir. On vivait tous au même endroit, on sortait tout le temps ensemble.» Il y a gagné en caractère. «Il fallait s’imposer. On jouait en toute liberté.»

Cet esprit, il l’a gardé. «C’est ma manière de jouer.» Son ancien coach Ludovic Magnin, qui l’a façonné à Lausanne, le confirme: «Sa façon de jouer vient clairement de là. Au quartier, si tu veux le ballon, tu dois aller le chercher. Et ensuite le garder.»

Ludovic Magnin, aujourd’hui à Bâle, a joué un rôle-clé dans son évolution. «Il m’a fait confiance très tôt. C’est lui qui m’a lancé chez les pros. On a vécu trois années incroyables ensemble. Il m’a toujours laissé de la liberté, et ça, je l’ai vraiment apprécié.» Et il l’a poussé à progresser : «Les gens ne le voient pas forcément, mais je cours énormément. Je me sacrifie aussi pour défendre.» Ce n’est pas un hasard: «Ludovic Magnin m’a donné une autre dimension dans le pressing. Il m’a transmis la rage de récupérer le ballon. La technique et la création, c’est bien, mais il faut aussi de la grinta. C’est ce qu’il m’a appris.»

Objectif Coupe du monde

Elu meilleur joueur de Super League par le syndicat des joueurs SAFP, Alvyn Sanches attire les regards. Il est sous contrat jusqu’en 2026. Sa valeur est estimée à 14 millions d’euros. «Alvyn est un talent très convoité», dit son agent Fahd Adamson. Certains parlent d’un possible transfert à Bâle. Mais pour l’instant, silence radio à ce sujet.

En septembre, la Suisse débute les éliminatoires pour le Mondial contre le Kosovo et la Slovénie. «Le timing est serré, c’est sûr. Mais je ne veux pas me mettre de pression. Ce n’est pas une course contre la montre. J’ai besoin de patience. Je verrai où j’en suis à l’automne.» Mais une chose est sûre : «La Coupe du monde 2026, c’est mon rêve. C’est ce qui me motive chaque jour. C’est la compétition ultime. Et je veux en faire partie!»

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