«Vous avez un terrain? Vous avez un ballon? Alors c'est tout bon, vous pouvez jouer dans votre stade.» Ces mots, ce sont ceux de l'Association suisse de football (ASF) à Benjamin Jaggi, président du FC Saint-Blaise. Ce dimanche, le petit club neuchâtelois accueille le FC Bâle dans le cadre du premier tour de la Coupe de Suisse.
Mais pouvoir organiser cette rencontre aux Fourches, le stade saintblaisois, n'était pas gagné d'avance. «C'était mon souhait et je suis allé contre vents et marrées», en sourit aujourd'hui Benjamin Jaggi. Car évoluer à domicile implique de plus grands coûts. «Mais ça fait partie de l'histoire de la Coupe et je me voyais mal aller jouer à la Maladière (ndlr: l'enceinte de Neuchâtel Xamax)», nous avoue le président de Saint-Blaise.
Le soulagement est donc grand pour celui qui est directeur de travaux dans le civil. Dimanche, il pourra faire rayonner Saint-Blaise: «Les gens apprécient, je reçois beaucoup de remerciements et je pense qu'on aura une jolie fête.»
La sécurité (en partie) par le canton
Et même au niveau de l'ASF, jouer sur le terrain de l'équipe de 2e ligue n'a pas posé de problème. Mais organiser cette rencontre reste un boulot immense pour les membres du comité du club neuchâtelois. «Il y a une charge incroyable de travail, même si ce n'est que de l'énergie positive, souligne Benjamin Jaggi. En résumé, on a deux stades à construire.» Car avec l'arrivée annoncée de plusieurs centaines de Bâlois, il faut voir les choses en grand: toilettes, tribunes et cantines doivent être indépendantes pour les supporters neuchâtelois et rhénans.
Tout ceci a évidemment un coût pour le FC Saint-Blaise. «Au total, il y a 75'000 francs de dépenses», nous révèle son président. Pêle-mêle, il faut compter entre autres les arbitres (5000 francs), le gradin pour les Bâlois (11'000 francs) ou les tentes, les bars, la vaisselle, etc.
Sans oublier la sécurité. «Le chiffre annoncé est de plusieurs milliers de francs pour le dispositif, mais le Canton y participe de manière conséquente», explique Benjamin Jaggi. Mais cela ne concerne que la sécurité à l'extérieur du stade, assurée par la police. Dans l'enceinte des Fourches, ce genre de frais est à la charge du club.
Une rentabilité de 20'000 francs
«Et on n'est vraiment pas aidé», soupire le président saintblaisois. Sa plainte est en grande partie adressée à l'Association neuchâteloise de football. «Je n'ai même pas reçu un coup de fil de l'ANF, lâche-t-il. Alors que c'est une affiche exceptionnelle.»
Heureusement pour le club, l'accueil de Bâle ne va pas le mener à la faillite. Au contraire, Benjamin Jaggi aimerait bien rapporter du bénéfice dans les caisses. Il sera satisfait entre 20'000 et 25'000. «J'ai un bon réseau et j'ai pu créer un espace VIP, développe-t-il. Il y aura aussi la publicité, les ballons de match, les places, les boissons et peut-être quelques droits TV. Si on fait les choses en ordre, on pourra ramener de l'argent au club.» Et avec plus de 3000 billets déjà vendus pour ce choc des extrêmes, le public a déjà répondu présent.
Un miracle à Saint-Blaise?
Faire les choses en ordre en dehors du terrain, c'est du ressort de Benjamin Jaggi. Mais sur la pelouse, ce sera l'affaire de ses joueurs. Face à un FC Bâle très mal en point, l'exploit est-il possible? «Pour nous, c'est le meilleur moment de les affronter car ils sont en perte de confiance», analyse le président de Saint-Blaise. Il précise que ses joueurs ont sacrifié leur été pour cette rencontre.
«Tant qu'on n'est pas à la 95e, ce n'est pas perdu, s'exclame-t-il. Je vais aller mettre un cierge.» Et Benjamin Jaggi a bien raison. Car malgré la forme actuelle des Rhénans, les vaincre relèverait d'un prodige. Mais n'y a-t-il pas meilleure terre de miracles que celle qui porte le nom d'un saint? Réponse ce dimanche.