Nora Häuptle est une pionnière du football féminin! Première Suissesse à entraîner une équipe en Bundesliga lorsqu’elle était sur le banc du SC Sand durant la saison 2020-2021, la Thurgovienne était même la seule entraîneuse de toute la ligue. Tous les autres clubs du championnat avaient misé sur des hommes.
Désormais, Nora Häuptle est devenue la première femme suisse à prendre en charge une équipe nationale à l’étranger. La consultante sur la chaîne alémanique «SRF» s’est envolée pour Israël.
La sélection n’occupe que la 71e place au classement mondial (la Suisse est 20e) et a connu trois défaites en trois matches lors des qualifications pour la Coupe du monde. Les Israéliennes n’ont encore jamais participé à un grand tournoi.
Un plan de développement sur huit ans
Mais Nora Häuptle planifie sur le long terme. Elle a présenté à la fédération israélienne une vision sur huit ans: le projet «The Israeli Way». «Je suis une développeuse qui aime construire les choses sur le long terme afin de pouvoir déployer pleinement mon efficacité», explique l’ancienne entraîneuse de l’équipe nationale suisse des M19.
La joie et l’enthousiasme pour le pays et ses habitants ont déjà saisi Nora Häuptle. «Tel Aviv est tout simplement magnifique. La mer, les longues plages, mais aussi cette diversité – c’est ce qui m’attire tellement», s’enthousiasme la Thurgovienne de 38 ans pour sa future résidence secondaire. «Mais j’ai aussi aimé l’ouverture d’esprit des gens. Le fait qu’ils soient aussi curieux et positifs à votre égard. Je me suis vraiment sentie accueillie.»
«Tel Aviv est comme la Silicon Valley»
Mais il y a beaucoup à faire. Il faut avant tout découvrir pourquoi il n’y a que 3000 footballeuses licenciées en Israël. En Suisse, à population égale, elles sont dix fois plus. Il faut donc miser sur la visibilité, mais également dans la… digitalisation. «Tel Aviv est un peu comme la Silicon Valley. En termes de start-up et d’innovations, ils sont les leaders mondiaux. Ici, tu es extrêmement proche de toute la science, de la digitalisation, ce qui est un grand thème dans le football. J’espère y trouver dans les prochaines années une certaine avance en matière de connaissances pour mon bagage personnel.»
Après son engagement en Bundesliga, des clubs en Angleterre, en Suède et une fédération d’Asie s’étaient intéressés à Nora Häuptle. Mais c’est Israël qui a remporté la course, sélection dans laquelle on parle désormais allemand. En effet, elle travaillera en étroite collaboration avec l’Autrichien Willi Ruttensteiner, son homologue chez les hommes. «Et peut-être que nous pourrons aller manger un Kaiserschmarrn (ndlr: une spécialité autrichienne) ensemble», plaisante Nora Häuptle.