Le joueur de Vevey n'a que 32 ans
Dans sa carrière, John-Christophe Ayina a connu 19 clubs différents

Avec le Vevey-Sports, John-Christophe Ayina vit sa 19e expérience dans un club. L'attaquant français de 32 ans revient sur sa carrière un peu particulière.
Publié: 20.08.2023 à 09:58 heures
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Dernière mise à jour: 20.08.2023 à 10:08 heures
Sur les 14 dernières années, l'attaquant français a connu 19 clubs et sept pays différents.
Photo: Pascal Muller/freshfocus
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Matthias DavetJournaliste Blick

«Rebondissements.» Quand on demande à John-Christophe Ayina de décrire sa carrière en un mot, c'est celui-ci qu'il choisit. Mais il a hésité avec un autre: «international». Et les termes ne manquent pas: voyageur, exotique, nomade, etc. Car sur les 14 dernières années, l'attaquant français a connu 19 clubs différents.

Sa dernière destination? Le Vevey-Sports, en quatrième division suisse – sa première expérience dans nos contrées. Après la France, l'Italie, l'Angleterre, l'Espagne, la Bulgarie ou encore Oman (on y reviendra), l'attaquant découvre son septième pays.

Ce samedi soir, il a débuté la rencontre de Coupe de Suisse face au Lausanne-Sport sur le banc (0-3). Entré à l'heure de jeu, John-Christophe Ayina s'est directement montré dangereux et a redonné un boost offensif à son équipe. Dans cette équipe de Vevey, il aura l'occasion de se faire sa place en attaque au vu de ses qualités.

Invitation aux finales

Mais comment cet homme à la longue carrière s'est retrouvé sur les bords du Léman? Eh bien, comme les supporters du LS pour cette rencontre, il a juste eu à prendre le bateau. La saison dernière, John-Christophe Ayina évoluait à Thonon Évian. «C'est le club phare de l'autre côté du lac et j'ai des personnes en charge du scouting là-bas», nous explique Salim Karib, le directeur sportif du Vevey-Sports.

Pour convaincre l'attaquant français, le membre du club veveysan l'a même invité aux finales de promotion la saison dernière. Charmé, John-Christophe Ayina a signé un contrat d'un an avec le VS, avec une année en option en cas de promotion.

L'exploit de Quevilly en Coupe

Cette signature fait donc de Vevey la 19e destination du Normand. Son parcours a commencé chez les juniors de Guingamp, avant de s'en aller à l'âge de 18 ans à l'académie du grand Paris Saint-Germain. Là, il s'entraîne parfois avec la première équipe. «Quand tu arrives là, tu penses que ça y est, tu as réussi, rapporte John-Christophe Ayina. Tu es à une porte du monde professionnel mais ce n'est pas si facile que ça.»

Preuve en est, après deux ans passés dans la capitale, l'attaquant revient dans sa Normandie natale, à Quevilly. Et là, il vit (déjà) l'un des temps forts de sa carrière. Avec son équipe de troisième division, il atteint la finale de la Coupe de France. En quarts, John-Christophe Ayina inscrit même un doublé en prolongations qui permet au club de Rouen d'éliminer l'Olympique de Marseille. «Faire ça devant 20'000 personnes, c'est exceptionnel», confie, des étoiles dans les yeux, le Français. Lors de la défaite finale face à l'Olympique Lyonnais (1-0), il foule la pelouse du Stade de France pendant une bonne dizaine de minutes.

En quarts de finale de la Coupe de France, John-Christophe Ayina a inscrit deux buts pour éliminer Marseille.
Photo: imago sportfotodienst

Que viva España

A l'été 2012, John-Christophe Ayina s'envole en Espagne et signe son premier contrat professionnel avec Cordoba, en deuxième division. Six mois après son arrivée, il est prêté une division en dessous, à Écija Balompié. Puis, lorsqu'il revient à Cordoue, il joue deux matches avant que son entraîneur accepte un poste d'assistant d'Unai Emery à Séville. Le Français ne rentre plus dans les plans de son successeur.

«A Cordoba, j'étais jeune et je ne parlais pas bien la langue, se souvient-il. C'était difficile de faire ma place car le club voulait monter en Liga.» Finalement, il n'arrive pas à s'imposer en Espagne, tente sa chance au Racing Santander et à Getafe mais n'y parvient pas. Il quitte donc la péninsule ibérique, direction la 3e division anglaise.

Il s'est ensuite exilé en Espagne. Ici, John-Christophe Ayina sous les couleurs du Racing de Santander.
Photo: imago sportfotodienst

Deux mois à Oman

Deux mois et demi après son arrivée à Rochdale (où il joue 29 minutes en tout), il s'engage avec Newport County. Au Pays de Galles, il évolue un peu plus et fait un choix osé: celui de partir à Oman. Sauf qu'il ne portera jamais le maillot d'un club de la péninsule arabique.

Il reste deux mois à Mascate, la capitale du pays – «mais ça met du temps à se mettre en place». «Là-bas, c'était le président qui devait signer chaque chèque, se souvient John-Christophe Ayina. Alors qu'il était en Thaïlande… Je sentais arriver le coup foireux.» Pas très à l'aise et convaincu par sa famille, l'attaquant revient en Europe.

La Bulgarie pour finir

Mais il doit attendre six mois avant de pouvoir s'engager avec un club – puisque son retour se fait en dehors de la période de transferts. Il signe alors en Italie, où il connaîtra six clubs en l'espace de trois ans. Avant de poser ses valises en Bulgarie.

Puis, il a tenté sa chance en Angleterre.
Photo: imago images/Shutterstock

«Le propriétaire de Newport a repris un club dans ce pays et j'avais gardé de bonnes relations avec lui», développe John-Christophe Ayina pour expliquer son choix. Après une saison avec le Pirin Blagoevgrad, le Français rentre au pays.

«Ma femme était enceinte. On a eu un enfant, puis un deuxième. Je devais chercher de la stabilité et c'est pour cette raison que je suis revenu en France», explique l'attaquant veveysan. Deux saisons plus tard, il a décidé de traverser le Léman.

Bientôt un troisième enfant

A Vevey, John-Christophe Ayina connaît donc son 19e club. Sa plus longue expérience à présent? Deux ans à Cordoue, entrecoupés par des prêts. Comment l'expliquer? «J'aurais bien aimé avoir de la stabilité, avoue-t-il. Mais en foot, tout va très vite. Il y a les blessures, les changements de coach, …»

Ces nombreux changements d'employeurs n'ont toutefois pas fait peur au Vevey-Sports au moment de l'engager: «Ce n'est pas parce que ça va mal dans certains clubs que ça sera le cas dans tous», annonce Salim Karib.

Sur les bords du Léman, celui qui va devenir papa pour une troisième fois cherche désormais à se poser. C'est d'ailleurs grâce à sa famille que John-Christophe Ayina s'améliore en tant que joueur: «Tout est plus structuré et j'ai vraiment un meilleur rythme de vie.»

Il a joué contre Messi

Mais avec une carrière si longue qu'il faut dézoomer sa page «Transfermarkt» pour trouver tous ses clubs, a-t-il des regrets? «Bien sûr, s'exclame-t-il. Quand j'étais jeune, au PSG. On est tellement dans un confort qu'on pense que l'on va y arriver facilement. Quand tu rentres dans le monde professionnel, tu remarques que ça travaille beaucoup plus. Il n'y a pas de secret.»

De ses pires expériences, John-Christophe Ayina retient surtout ses deux mois à Oman et son passage à Getafe. Pour ce qui est des meilleures, ses deux buts contre l'OM sont évidemment en haut. «Mais j'ai aussi joué contre le Barça de la grande époque, avec Messi, Xavi ou David Villa.» Et avec une telle carrière, pas de doute que le Français a côtoyé des grands noms du ballon rond.

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