Bologne est actuellement quatrième de Serie A et donc virtuellement qualifié pour la Champions League. L'une des dernières victoires (2-0 face à la Roma) a fait grand bruit, notamment grâce à la performance magnifique de l'ailier vaudois Dan Ndoye, dont les exploits ont fait les gros titres des journaux italiens. «Une tornade, un diable, une lame», a ainsi estimé la Gazzetta dello Sport, laquelle a interviewé l'international suisse après la rencontre.
«Il a joué en Europa League avec Nice, en Conference League avec Bâle... et est actuellement en lice pour jouer la Champions avec Bologna», écrit le quotidien italien de référence, ce qui a fait sourire le Vaudois. «Je suis né à Nyon, dans la ville où siège l'UEA. L'Europe est mon destin...», s'est-il marré en réponse au clin d'oeil du journaliste de la Gazzetta.
«Si on est là à quatre ou cinq journées de la fin...»
Il a alors enchaîné plus sérieusement. «Nous n'en sommes qu'au début du championnat. Si à quatre ou cinq journées de la fin, nous sommes là, ou tout près, alors nous pourrons parler d'Europe de manière concrète», a-t-il prévenu.
Pour autant, à l'en croire, Bologne n'a rien volé pour se retrouver quatrième à mi-décembre. «Le classement est mérité, parce que nous avons joué au ballon dès le début et voulu imposer notre identité. Nous avons beaucoup travaillé, tous, et cette identité est désormais visible», a relevé Dan Ndoye, lequel attribue une grande part de mérite, comme tous les observateurs du football italien, à son entraîneur Thiago Motta.
«Ce n'est pas facile d'apprendre le jeu de Thiago Motta, relève-t-il toutefois. Chaque joueur doit savoir tout faire et effectuer certains mouvements en fonction de ce que fait son coéquipier juste avant lui. Êtes-vous un ailier? Alors vous n'êtes pas qu'un ailier. Vous êtes beaucoup de choses dans le même match. C'est un jeu de positions et non de rôles. Il n'enferme personne dans une position», détaille Dan Ndoye, impressionné par la rigueur de l'ancien joueur de l'Inter.
Thiago Motta, la classe
«Il parle beaucoup, il explique, il est perfectionniste, il n'a pas peur de demander à son équipe de jouer. Il n'a peur de personne. Il veut que tout soit parfait», explique-t-il.
Interrogé sur son poste préférentiel, il indique être polyvalent, comme le public suisse le connaît. Mais l'Italie, où il est arrivé cet été, le découvre. «Je n'ai pas toujours joué ailier. J'ai évolué des fois centre-avant et des fois piston, mais c'est l'aile que je préfère», précise-t-il, tout en se sachant entendu sur une question précise, celle de son manque d'efficacité face au but, lui qui n'a marqué qu'une fois cette saison, en Coupe d'Italie, mais pas encore en Serie A.
Comment célébrer son premier but en Serie A?
«S'il me manque des buts? Certainement. J'en ai été proche trois ou quatre fois. Le jour où le but arrivera en championnat, je ne sais pas encore comment je célébrerai. Je devrai inventer quelque chose!», se marre-t-il franchement, conscient que cet aveu est un peu étrange pour un attaquant.
Le Vaudois de 23 ans s'est ensuite prêté au jeu des confessions, parfois intimes ou en lien avec la famille. Comment était-il enfant, au fait? «Turbulent... mais pas trop. Ma maman Virginie, qui vit avec moi à Bologne, était une vraie patronne. Rigide», avoue-t-il, avant de dévoiler le nom de ses idoles de jeunesse dans le football.
«Neymar et surtout Sadio Mané, parce qu'il jouait à droite et à gauche, parce qu'il inventait et créait beaucoup, parce qu'il pouvait occuper plusieurs positions sur le terrain et le faire bien et parce qu'il a la classe infinie», révèle-t-il, avant d'indiquer avoir rêvé devant la Serie A quand il était enfant. «Pour moi, c'était comme si c'était la lune. J'adorais Ronaldinho et le maillot de Milan. Aujourd'hui que j'y suis, j'ai réalisé un rêve.»
Pour l'instant, il a le temps d'aller voir l'Euroleague le mercredi...
Comment occupe-t-il son temps en dehors du football? «Un peu de Playstation et tout ce qui concerne la Formule 1. Je regarde les qualifications, le sprint, la course, l'après-course... J'aime Ferrari et surtout Charles Leclerc.» Et puis, le basketball aussi. «Je vais voir la Virtus Bologne chaque fois que je peux en Euroleague. Mais j'espère que dans une année je serai occupé en milieu de semaine...», sourit-il encore.