L'Aviva Stadium devrait être loin d'afficher complet ce mardi, la faute à une politique discutable en matière de billets: il était en effet seulement possible d'acheter un pack comprenant la rencontre face à la Belgique samedi et celle face à la Suisse mardi. La Fédération voulait ainsi inciter ses fans à venir l'encourager lors des deux parties, mais il semblerait surtout que cette stratégie les ait poussé à ne pas venir du tout. Ainsi, seulement 38'000 personnes (sur un maximum possible de 51'000) ont assisté au 0-0 face à la Belgique et les journaux irlandais craignent que ce nombre soit encore en baisse ce mardi contre une sélection moins prestigieuse.
Un temps maussade, pour rester poli
Evidemment, ce nombre est à relativiser au vu des standards suisses, puisque la rencontre inverse, un Suisse-Irlande de mars, attirerait sans doute au maximum 10'000 spectateurs, en comptant large, tant le public suisse peine à se mobiliser pour de telles rencontres. La culture football est bien plus développé en Grande-Bretagne et en Irlande, c'est bien peu de le dire, mais les récents résultats, très décevants, de l'équipe nationale irlandaise n'incitent pas la grande foule à se déplacer.
Le temps, très maussade et très pluvieux, pousserait également plutôt à regarder le match devant sa télévision, mais la réalité est que si le peuple irlandais accordait une quelconque importance à ces considérations bassement météorologiques, les stades seraient vides chaque week-end et chaque soir.
Qu'importe le public, au fond, l'équipe de Suisse n'est pas venue à Dublin pour affronter la foule, mais bien un adversaire de niveau correct, trois jours après avoir obtenu un nul méritoire (0-0) au Danemark, une formation bien meilleure.
Une équipe largement modifiée
Murat Yakin n'alignera pas sa meilleure équipe, et il y a fort à parier que Manuel Akanji, qui ne s'est pas entraîné lundi, sera ménagé, tout comme Ruben Vargas. En course pour le titre avec le Bayer Leverkusen, Granit Xhaka ne rejouera sans doute pas 90 minutes ce mardi. Pour le reste? Xherdan Shaqiri sera titulaire, c'est acquis, et Zeki Amdouni pourrait débuter au poste d'avant-centre, où il est en concurrence durant ce rassemblement avec Noah Okafor, le temps que le vrai titulaire du poste, Breel Embolo, soit à nouveau opérationnel.
Il est très probable, d'ailleurs, que le système en 3-5-2 soit reconduit, Murat Yakin donnant tous les signaux en ce sens depuis le début du stage à La Manga. «Les joueurs apprécient ce système et je rappelle qu'il n'est pas nouveau pour nous», a encore dit le sélectionneur lundi, en reconnaissant que la Suisse a encore une grande marge de progression offensive, surtout avec un joueur de moins devant, comme l'induit ce dispositif. Et ce même si la percussion de Dan Ndoye peut faire beaucoup de bien, lui qui arrive lancé depuis la gauche.
«On a besoin de plus d'intelligence, de précision et de présence dans les seize mètres», a relevé Murat Yakin, qui espère bien gagner ce mardi à Dublin, même si le résultat n'est pas une priorité absolue. «Notre dernière victoire, c'était en septembre, il y a longtemps...», a relevé le sélectionneur, lequel attachera une grande importance à la manière. «J'espère voir mon équipe dominante et qui marque des buts. L'Irlande défend bien, on doit être vigilants sur les contre-attaques et ne pas les laisser jouer.»
Son gardien Yvon Mvogo en est lui aussi convaincu: la victoire est jouable et viendrait clôturer cette période internationale de fort belle manière. «Gagner, c'est important. On va tout faire pour. Mais on a un bon adversaire», a rappelé le portier fribourgeois, qui sera titulaire ce mardi et aura l'occasion de prouver encore une fois sa valeur.