Murat Yakin n'a pas voulu aller jusqu'à juger la situation inquiétante après ce deuxième match nul d'affiliée concédé dans ce groupe de qualification pour l'Euro 2024, ce 2-2 au Kosovo samedi soir. Mais le sélectionneur national s'est dit contrarié, à juste titre, par l'égalisation concédée à la 94e, la deuxième consécutive après celle de la Roumanie en juin à Lucerne.
«Nous aurions dû mieux défendre, c'est clair. Nous ne sommes pas contents du résultat, il nous a manqué de l'intelligence de situation dans les derniers instants, nous aurions dû garder ce ballon», a pesté le sélectionneur, pointant très sévèrement du doigt la naïveté de Dan Ndoye lors de ces arrêts de jeu.
«Dans cette situation, il doit aller au poteau de corner, gagner une touche ou quelque chose», a estimé Murat Yakin qui a jugé le comportement de sa défense comme étant «pas optimal» sur cette action. Il est vrai que l'attaquant vaudois, pour sa deuxième sélection, aurait pu aller perdre un peu de temps et tuer quelques secondes près de la ligne de fond, mais son action est bien loin de celle de David Ginola en 1993 contre la Bulgarie, pour les puristes. Ce n'est même pas lui qui perd la possession, d'ailleurs, et la défense suisse a même eu le temps ensuite de récupérer le ballon et de le dégager une fois avant le tir vainqueur de Vedat Muriqi.
«Le Kosovo a été bon, discipliné, intelligent et bien organisé. Ils ont bien joué le coup en contre, mais nous étions devant au score et ce à deux reprises. Le Kosovo a cru en ses chances et s'est battu pour prendre ce point. Je leur adresse mes félicitations et je dois aussi parler de l'état du terrain, qui ne nous a pas aidés. Notre équipe aime dominer, prendre l'initiative. Nous avons fait ce qui était possible offensivement, de mon point de vue. Nous avons marqué deux fois et nous avons eu la chance d'inscrire le 3-1», a encore relevé Murat Yakin.
Murat Yakin: «Nous avions tout dans les mains»
«Nous avons voulu prendre des risques, mais le terrain ne nous a permis de créer des déséquilibres et les efforts pour jouer sur cette surface nous ont coûté des forces précieuses. Malgré cela, nous menions 2-1 jusqu'à la dernière seconde, ou quasiment. On ne peut pas toujours penser que l'on va marquer trois ou quatre buts... Nous avions tout dans les mains, mais nous devons mieux défendre», a enchaîné le sélectionneur, qui, comme attendu, n'a pas regretté publiquement son choix de faire débuter Fabian Schär plutôt que Nico Elvedi, titulaire habituel en défense central.
«Fabian Schär et Manuel Akanji sont deux joueurs expérimentés, qui jouent régulièrement en Premier League. Le Kosovo a constamment cherché ses deux attaquants, qu'ils ont atteint avec des longues balles pour jouer les deuxièmes ballons», a analysé le sélectionneur national, en rappelant à juste titre que deux joueurs étaient en manque de temps de jeu en club: Nico Elvedi et Remo Freuler. Et le deuxième nommé a été l'un des meilleurs joueurs de la Nati ce samedi avec son doublé. Comme quoi, il n'y a pas de science exacte et de règle établie.
Primoz Gliha est d'accord avec Murat Yakin concernant l'état du terrain
De son côté, le sélectionneur Primoz Gliha s'est montré d'accord avec Murat Yakin concernant l'état du terrain. «Il a raison. Granit Xhaka, Xherdan Shaqiri, Denis Zakaria... Je ne vais pas citer tous les joueurs, la Suisse a tellement de bons techniciens! Il est juste de dire que l'état du terrain ne les a pas aidés à développer leur jeu, mais nous avons montré le bon état d'esprit. Le football, c'est aussi cela. Nous étions menés 0-1, puis 1-2, et nous avons pris un point. C'est exactement ce que je veux: changer la mentalité de cette équipe.»
Si la qualification pour l'Euro 2024 est toujours loin pour le Kosovo, après ce début de campagne raté, ce nul vient relancer un brin d'espoir. Une victoire en Roumanie mardi et le Kosovo serait subitement de nouveau pleinement dans la course et prêt à s'enflammer.