Il a combattu le cancer
Andy Egli: «Il y a eu 48 heures où je ne voulais plus vivre»

Entre larmes et résilience, l’émission «Champion der Champions» a offert samedi soir un condensé d’émotions fortes. Andy Egli et Thomas Frischknecht y ont livré des témoignages bouleversants, rappelant que derrière les médailles, il y a aussi des blessures profondes.
Publié: 26.10.2025 à 17:05 heures
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Dernière mise à jour: 26.10.2025 à 17:10 heures
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Andy Egli parle ouvertement de son combat contre le cancer.
Photo: Screenshot SRF
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Ramona Bieri

Dans l’émission de la télévision alémanique Champion der Champions, d’anciennes gloires du sport suisse s’affrontent dans différentes disciplines pour désigner le meilleur d’entre elles et eux. Mais au-delà de la compétition, ce sont surtout les récits personnels qui marquent les esprits. Et certains bouleversent.

Samedi soir, c’était au tour d’Andy Egli, légende de l’équipe nationale (77 sélections) et ancien défenseur central de très bon niveau, de partager le sien. Et l’émotion l’a saisi dès les premières secondes. Il remercie d’abord Christian Stucki, roi de la lutte, l’ex-curleuse Mirjam Ott, l’ex-avironneuse Jeannine Gmelin et la figure du VTT Thomas Frischknecht de lui avoir permis de vivre cette aventure commune. «C’est extrêmement émouvant pour moi, car je suis un junkie du football», confie-t-il d’une voix brisée. Toute sa vie, tout a tourné autour du ballon rond. Il n’avait jamais pris le temps – ni eu le désir – de s’intéresser à d’autres disciplines. Sauf peut-être à la lutte, qu’il admirait de loin.

Durant sa carrière, Andy Egli s’est toujours cru indestructible. Jusqu’au jour où, en 2015, un diagnostic est tombé comme un couperet: un cancer des testicules. Deux nuits de douleurs insupportables l’ont conduit aux urgences. «C’est là qu’on m’a annoncé que j’étais atteint d’un cancer», raconte-t-il. Le traitement – opération puis chimiothérapie – a débuté sans attendre.

48 heures au plus bas

Selon lui, le deuxième cycle de chimiothérapie a été le plus terrible. «J’ai vécu 48 heures où je ne voulais plus être là», admet Andy Egli. Ses mots crus émeuvent profondément ses camarades. Il décrit un état de souffrance totale: «J’avais tellement mal, je ne supportais plus rien.»

L’envie de vivre s’était éteinte. Pour lui, tout semblait fini. «J’avais une famille formidable, mais si ça devait continuer ainsi, cela n’avait plus de sens», confie-t-il. Heureusement, ce cauchemar n’a duré que deux jours. Puis, peu à peu, l'ancien joueur de Xamax et de Servette a retrouvé des forces. Il a choisi de se battre.

«Ce n’était pas juste»

« C’est fou… Je n’ai jamais entendu quelqu’un affronter un tel diagnostic de cette manière», réagit un Thomas Frischknecht visiblement bouleversé. L’ancien as du VTT a lui aussi connu ses blessures invisibles. Il se souvient de 1996 comme de la plus belle saison de sa carrière. Mais un an plus tard, il ne pouvait plus rivaliser.

Thomas Frischknecht évoque alors le dopage qui gangrenait le cyclisme. Et fond en larmes. «Fuck, j’ai dû affronter des gens qui se moquaient de moi», lâche-t-il. «À la fin, j’étais dans le même bateau qu’eux. Ce n’était pas juste.» Selon lui, on ne «tombe» pas dans le dopage : on y entre en pleine conscience.

Ses mots résonnent. Les autres athlètes écoutent en silence, touchés, avant de redevenir adversaires lors des épreuves suivantes. Et c’est Jeannine Gmelin qui, au bout du suspense, s’impose en finale face à Thomas Frischknecht, décrochant le titre de «championne des champions».

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