Vitrine d'un projet titanesque
Qui est Neom FC, ce nouveau géant du football saoudien?

Le club saoudien de Neom, autrefois inconnu, s'impose désormais parmi les plus dépensiers du marché des transferts, attirant de jeunes talents de la Ligue 1 comme Saïmon Bouabré. Ce projet ambitieux s'inscrit dans le cadre de la Vision 2030 du Royaume.
Publié: 31.07.2025 à 15:32 heures
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Dernière mise à jour: 31.07.2025 à 15:38 heures
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Neom FC est l’un des outils de promotion d'un projet qui vise à créer une région ultra-moderne, alimentée à 100% par les énergies renouvelables
Photo: Saudi Arabia 2034
Blick Sport

Encore inconnu il y a quelques mois, Neom FC s’est hissé parmi les vingt clubs les plus dépensiers du marché des transferts. Ce club, récemment relocalisé et rebaptisé dans le cadre du gigantesque projet futuriste saoudien «Neom», mise sur la jeunesse, l’ambition… et des moyens financiers colossaux.

Cinq recrues de Ligue 1

Dernier exemple en date: le jeune ailier de Monaco Saïmon Bouabré (19 ans), en passe de rejoindre Neom FC. Il suit les traces de Nathan Zézé (20 ans), débarqué de Nantes pour plus de 20 millions d’euros. Avant eux, Marcin Bulka (ex-Nice), Amadou Koné (ex-Reims) ou encore Yacine Adli (ex-Bordeaux) ont cédé aux sirènes du club saoudien. Alexandre Lacazette s’est, lui aussi, engagé officiellement avec le néo-promu.

Contrairement à d'autres clubs de Saudi Pro League qui visent des stars confirmées comme Neymar ou Ronaldo, Neom FC privilégie les jeunes talents prometteurs, avec l’idée de bâtir une équipe compétitive sur le long terme. Christophe Galtier, ancien coach du PSG, a été nommé à la tête de l’équipe, avec l’appui du nouveau directeur sportif Kyriakos Dourekas. Le duo mise sur leurs réseaux d’agents influents pour attirer des profils à fort potentiel.

Un club au service d’un projet titanesque

Mais Neom FC n’est pas un simple club de football. Il est l’un des outils de promotion du projet «Neom», vitrine de la «Vision 2030» du prince héritier Mohammed ben Salmane. Lancé en 2017 avec un budget estimé à 500 milliards d’euros, ce projet vise à créer une région ultra-moderne, alimentée à 100% par les énergies renouvelables, avec pour pièce maîtresse «The Line», une ville linéaire de 170 km (désormais réduite à 2,7 km dans sa première phase).

Pour accompagner ce développement, l’État a racheté Al-Suqoor, un obscur club de D3, l’a rebaptisé Neom FC et l’a propulsé sur le devant de la scène. Champion de deuxième division cette saison, le club s’est déjà donné pour objectif de figurer dans le Top 5 de la Saudi Pro League dès cette année.

Des moyens gigantesques

Financé par le fonds public d’investissement saoudien (PIF), Neom FC dispose de moyens presque illimités. Selon RMC Sport, certains joueurs ont vu leur salaire multiplié par dix. Un argument de poids, alors que le club évolue encore dans un stade vétuste de 12'000 places à Tabuk, à 150 kilomètres du site futur de la ville Neom.

Un nouveau stade ultra-moderne, suspendu à 350 mètres de hauteur, est en projet pour la Coupe du monde 2034. Il devrait accueillir 46'000 spectateurs, mais sa livraison est encore lointaine. En attendant, les joueurs résident à Tabuk, une ville en développement, loin du prestige de Riyad ou Djeddah.

Un club multisport

Neom FC ne se limite pas au football: le club a une vocation multisport avec des sections de tennis, basket, handball et même billard. Un groupe de supporters vient d’être créé, mais la base de fans reste limitée pour l’instant. Si les ambitions sportives sont grandes, le projet est scruté de près et suscite la controverse. Des ONG ont déjà critiqué le traitement des ouvriers et le déplacement de tribus locales pour permettre les constructions.

Avec un projet à long terme, des moyens financiers hors normes, une stratégie basée sur la jeunesse et le soutien de l’État, Neom FC entend se faire un nom rapidement. 

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