Peu nombreux sont les joueurs écossais à avoir un jour foulé la pelouse de Tourbillon, du Parc Saint-Jacques ou du Wankdorf alors qu'ils évoluaient sous les couleurs d'une équipe de Super League. À vrai dire, ils ne sont même que huit et tous, sauf Mark Fotheringham avec Aarau à l'automne 2006, l'ont fait lors du siècle dernier. Parmi eux figure donc Neil Murray, milieu de terrain formé au sein des mythiques Glasgow Rangers et avec lequel il a été sacré quatre fois champion.
Lors de l'été 1996 et à l'aube de sa vingtaine, l'ancien international écossais M21 décide de quitter son pays direction la Suisse, et plus précisément Sion. «Je suis entré dans l'inconnu. je sais que les joueurs partent plus tôt de nos jours et que certains partent plus tard, mais vous savez, 23 ans, c'est encore assez jeune», souffle-t-il presque 30 ans plus tard.
Une adaptation facilitée par Quentin et Bonvin
L'Écossais est malgré tout rapidement mis à l'aise en Valais. «L'adaptation a été très facile. Yvan Quentin et Christophe Bonvin ont été des gars formidables avec moi, comme pour tout le groupe, confie Neil Murray, reconnaissant. Le premier était le capitaine et le deuxième l'ancien qui donnait beaucoup de conseils aux joueurs. Frédéric Meyrieu, notre numéro 10 français, m'a rapidement pris sous son aile. Et forcément, quand tu gagnes des matches, cela facilite les choses.»
Car oui, des rencontres, les Sédunois en ont gagné lors de la saison 1996-1997. Un paquet même. Au point de réaliser un fabuleux et historique doublé Coupe/championnat. «C'était vraiment une grande saison, les supporters étaient remarquables, l'ambiance dans les stades était excellente. Toutes les équipes du championnat avaient de très bons joueurs. Grasshopper possédait une équipe très forte.»
Remake de 1996?
Et plus que l'aspect sportif, le Glasgovien a particulièrement apprécié découvrir la Suisse. «J'ai réellement apprécié mon séjour. C'était un endroit où il faisait bon vivre. À mon avis, c'est le meilleur pays du monde», avoue-t-il sans qu'on le force à le faire. Reste qu'après 35 matches, le milieu a été contraint de quitter Tourbillon et de rejoindre le FC Lorient, en Ligue 2.
Ce mercredi soir, son pays et «le meilleur pays du monde» donc s'affronteront à Cologne. De quoi faire balancer le cœur de Neil Murray? «Non, quand même, rigole-t-il. J'admire le football suisse et je pense que de nombreuses personnes le sous-estiment. Mais j'espère que l'Écosse gagnera, même si je ne serais pas surpris que la Suisse l'emporte à la fin.»
Alors, un petit pronostic? «Comme à l'Euro 96, 1-0 pour l'Écosse, lance Neil Murray sans trop réfléchir à la question. Un match avec peu d'occasions ou de situations nettes. Et peut-être un moment de magie de la part de quelqu'un comme Lawrence Shankland, qui crée une occasion à partir de rien, marque un but et fait la différence.»