«Here to stay». Ou plutôt, dans ce cas, «qui per restare». Comme Ada Hegerberg l’avait dit avant l’Euro, «on dispute plus qu’une simple compétition.» Presque à chaque match, les footballeuses jouent leur crédibilité, leur visibilité et, à plus large échelle, le développement de leur sport. On a pu le voir avec l’équipe de France, sa contre-performance a déclenché une avalanche de commentaires haineux sur les réseaux sociaux. De la nuit au jour et du jour à la nuit, il n’y a qu’un pas. L’Euro a mis en lumière le football pratiqué par des femmes et il ne veut pas retourner à la cave.
Tombée avec les honneurs en demies contre l’Angleterre, l’Italie a, elle, réussi son tournoi. Les protégées d’Andrea Soncin ont été reçues, jeudi, au palais du Quirinal par le président de la République Sergio Mattarella. Une première depuis 2019 et la qualification pour les quarts de finale du Mondial. Déjà présente il y a six ans, Cristiana Girelli, en tant que capitaine, a porté haut la voix du football féminin. Larme à l'œil, elle a prononcé un discours très touchant devant toute l’assemblée.
«Croire en un pays plus juste»
«Monsieur le président de la République, revenir au Quirinal aujourd'hui est un immense honneur. Il y a six ans, en 2019, après un quart de finale de Coupe du monde, nous sommes arrivées ici avec des étoiles dans les yeux et le cœur rempli d'enthousiasme. Aujourd'hui, nous apportons quelque chose de plus, la conscience. La conscience de savoir que nous en valons la peine et que nous pouvons rêver grand. La conscience de porter bien plus qu'un maillot sur nos épaules, mais l'espoir de toutes les petites filles qui nous regardent et se disent: 'Un jour, je serai là moi aussi.'»
«Nous étions à une minute de la finale, juste une minute. Mais ce n'est pas cette minute qui nous définit. Nous sommes définies par le chemin parcouru, l'effort partagé, les larmes sincères, le désir féroce de prouver que nous méritons le respect, la visibilité et un avenir. Cette équipe n'est pas seulement un groupe de joueuses, c'est un collectif qui a appris à se battre ensemble, à tomber sans se briser et à se relever avec fierté.»
«C'est pourquoi aujourd'hui nous ne racontons pas une défaite, mais nous portons un message qui nous tient à cœur. Le sport n'est pas seulement un jeu, c'est la culture, l'éducation, c'est l'avenir. Investir dans le sport et le football féminin ne signifie pas soutenir simplement un secteur, mais croire en un pays plus sain et plus juste.»
«Chaque terrain où une fille peut se sentir libre de rêver, chaque école qui reconnaît le sport comme un langage universel, chaque société qui place les gens au centre est un pas vers une meilleure nation. En Italie, le football féminin a fait d'énormes progrès, mais il reste encore beaucoup à faire.»