Avant la fête du football, il y a eu le recueillement. En hommage à Diogo Jota, international portugais décédé dans un accident de la route, une minute de silence (qui s'est transformée après 30 secondes en applaudissements) a été respectée au Wankdorf de Berne avant le match Espagne - Portugal. Empli d'émotion, ce moment a été suivi du coup d'envoi de ce quatrième match de l'Euro 2025.
Si le Stade de Suisse était rempli en majorité de maillots aux couleurs de la Roja, ce sont pourtant les supporters portugais qui ne se sont pas tus du coup d'envoi au sifflet final. Et ce malgré le résultat qui a (très) rapidement tourné en défaveur de leur équipe. Car la veille de la rencontre, Patri Guijarro avait prévenu: la Roja voulait tout rafler dans ce tournoi. Et quoi de mieux que d'allier les actes à la parole. Comment? En menant 2-0 après sept minutes, tout simplement.
Un nouvel hommage à Diogo Jota
L'Espagne a directement prouvé qu'elle n'était pas championne du monde par hasard. Magnifiquement trouvée dans la profondeur, Esther González a réalisé un sublime contrôle de la poitrine, avant de glisser le ballon hors de portée d'Inês Pereira. Après 88 secondes, l'ancienne gardienne de Servette devait aller chercher le ballon dans ses filets une première fois.
Avant de devoir réitérer ce geste moins de cinq minutes plus tard, après un centre de Mariona Caldentey repris par Vicky López. C'était bien trop facile pour les stars espagnoles qui prenaient à chaque fois de vitesse les Portugaises. D'ailleurs, les assauts ont continué par la suite et seule Inês Pereira pouvait empêcher le score de s'alourdir.
Après 20 minutes de jeu, le kop portugais situé où celui de Young Boys se trouve en temps normal a de nouveau scandé le nom de Diogo Jota, tout en déployant une banderole. Là encore, l'émotion était grande dans le stade. Par contre, sur le terrain, les choses se sont calmées et, un poil ennuyé, le public a décidé de lancer une «ola» pour se divertir.
Quatre Ballons d'or sur le terrain
Apparemment, les Espagnoles n'ont pas apprécié ce geste et ont décidé d'appuyer sur l'accélérateur. À nouveau, en l'espace d'une poignée de secondes, la Roja a inscrit deux buts pour définitivement la mettre à l'abri avant la pause. Alexia Putellas a rappelé à tout le monde pourquoi elle possédait deux Ballons d'Or dans son étagère à trophées. La capitaine espagnole a parfaitement contrôlé le cuir, avant de réaliser une magnifique feinte du pied gauche qui a fait glisser son adversaire. La Barcelonaise n'avait plus qu'à conclure (41e). Moins de deux minutes plus tard, la pépite Claudia Pina trouvait le poteau sur un centre-tir mais Esther González, au rebond, n'avait plus qu'à glisser au fond.
Avec ce score de 4-0 à la mi-temps, la messe était dite et les spectateurs se sont enflammés pour saluer l'affluence de 29'520 spectateurs annoncée en même temps que l'entrée de l'autre Ballon d'Or, Aitana Bonmatí (81e). Et pour le but de Cristina Martín-Prieto, de la tête, dans le temps additionnel.
La meilleure équipe pour le moment
Au-delà du score, c'est surtout la manière qui a impressionné pour ce premier match des Espagnoles dans cet Euro. De loin, la Roja a été la meilleure des huit nations déjà entrées dans ce tournoi. Avec son vivier de talents, elle a frappé un grand coup.
Clairement, la troupe de Montse Tomé ne joue pas dans la même cour que d'autres formations que, par exemple ce jeudi, le Portugal. Cela ne veut toutefois pas dire que l'Espagne va filer tout droit vers le titre le 27 juillet prochain. Mais si elle continue de jouer ainsi, elle sera très difficile à arrêter.